
La famille Doux, 146ème fortune française, refuse pour l’instant de puiser dans son magot pour sauver son groupe, au bord de la faillite. En tant qu’actionnaire majoritaire, elle est pourtant la principale responsable des déconvenues financières du « leader de la volaille », en choisissant de délocaliser une partie de sa production au Brésil, aux dépens de ses salariés en France. Et grâce aux généreuses subventions de la Politique agricole commune. Des voix s’élèvent pour demander une expertise des comptes et du patrimoine de la famille.
(...) Doux, géant européen de volailles actuellement en redressement judiciaire, va devoir en priorité rémunérer les 800 agriculteurs qui travaillent pour lui, ainsi que ses 3400 salariés. « Les paiements de tous les fournisseurs seront assurés par l’administrateur judiciaire », a déclaré Michel Morin, vice-président de la région Bretagne en charge de l’agriculture. Un plan d’aide aux éleveurs de 5 à 10 millions d’euros est envisagé. Restent les arriérés de salaires de plusieurs semaines, dont il n’est pas question pour le moment et qui représentent pas moins de 10 millions d’euros, dont les deux tiers pour les employés bretons.
Et les actionnaires ? Tout va bien, merci. (...)
le leader de la volaille est aussi le champion de l’appel aux fonds publics pour financer ses déficits. Le groupe est arrosé depuis des années par les contribuables français et européens.
(...)
L’eurodéputé membre d’Europe Écologie les Verts, José Bové, exige une expertise financière du groupe et du patrimoine de la famille Doux. La Confédération paysanne ajoute de son côté que « l’expérience du marché exportateur et de la recherche de la compétitivité est un échec dont il faut faire le bilan ». Le syndicat propose de « revenir à une politique de relocalisation de la production et de la consommation, dans une perspective de souveraineté alimentaire européenne ». (...)