
En attendant les Prix Goncourt et Renaudot, devant le restaurant Drouant dans le 2e arrondissement de Paris, de drôles de chants venaient distraire les journalistes badauds. « Merci patron de l’édition... » : une quinzaine de lecteurs-correcteurs étaient venus attirer l’attention sur les difficultés qu’ils rencontrent pour exercer leur métier et en vivre.
« Nous voulons profiter de la visibilité du Goncourt pour montrer qu’il y a des correcteurs derrière chaque livre et que nous voulons améliorer nos conditions de travail », nous explique une des manifestantes présentes devant le restaurant Drouant. Le coup d’éclat semble avoir fonctionné : « Nous avons obtenu les signatures de tous les membres de l’Académie Goncourt, qui viennent s’ajouter à la pétition mise en ligne depuis plusieurs mois. »
En mai dernier, des correcteurs mettaient en ligne une pétition, aujourd’hui signée par plus de 5000 personnes, dont nombre d’écrivains qui soulignent l’importance de leur métier. À travers cette pétition, les correcteurs dénonçaient des conditions de travail de plus en plus difficile, notamment à cause du recours systématique au statut d’autoentrepreneur.
Cette pétition, « nous l’avons montrée au Syndicat national de l’édition, à ses adhérents, les patrons. Je pense que c’est important, car les travailleurs à domicile que sont les correcteurs sont isolés. Des syndicats les défendent, mais des actions comme celle-ci montrent que nous n’avons pas peur et que nous sommes unis... »
« Et surtout que nous ne lâchons pas le morceau : nous avons commencé en mai, nous avons organisé une petite manifestation en juin. Même si c’est lent, nous ne baissons pas les bras », complète une autre manifestante. (...)