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Rue 89
Les Italiens dans la rue, ça devait bien arriver un jour...
/storitalia
Article mis en ligne le 14 décembre 2013

Des étudiants en colère qui prennent d’assaut l’université la Sapienza à Rome où sont réunis des ministres pour une conférence baptisée « l’Italie et la nature », des Italiens fatigués qui siègent devant la chambre des députés à Rome, des manifestations plus ou moins importantes dans tout le pays... Que se passe-t-il exactement en Italie ?

Les faits remontent à ce lundi. Je dis bien les faits et non pas les causes profondes, qui elles, sont enracinées dans le temps depuis au moins deux décennies. Lundi à Turin, les Italiens ont manifesté, bloqué les trains. Bars, boutiques, marchés, tout était fermé. Les manifestants ont pris d’assaut la région Piémont, lançant contre les murs des bouteilles, des pétards, des pierres... (...)

A Turin, ville berceau de la Fiat, il y aussi la Saturno, la Global Business... autant d’entreprises qui fabriquaient des petites pièces pour Fiat jusqu’à ce que celle-ci délocalise ces activités. L’équation est tristement simple : moins d’activités + moins de postes de travail = érosion du tissu économique. Selon un journaliste de la Repubblica, Turin perdrait ainsi 500 millions d’euros par an du fait du chômage croissant.

C’est la réalité de la crise : le constat pourrait s’arrêter là. Sauf qu’en Italie, elle est couplée avec des scandales à répétition. Récemment, des conseillers piémontais se sont ainsi fait prendre la main dans le sac : ils détournaient l’argent de la région pour se faire rembourser leurs billets de match de football, leur séances d’UV...

Interviewés par un journaliste du programme « Servizio Pubblico » sur leurs actions, les politiques ont préféré lui fermer la porte au nez ou ignorer ses questions. Cet épisode n’est pas cité au hasard. C’est une situation récurrente en Italie.(...)

Le point est qu’aujourd’hui en Italie, l’exaspération sociale est tous les jours sous nos yeux. Ce sont les amis qui ne savent plus quel sera l’avenir de leurs enfants, les professions indépendantes qui morflent, le prix de l’essence qui augmente de manière exponentielle, la santé et l’éducation qui sont bien loin d’être des priorités... Dans ce marasme ambiant, le moindre travers est sévèrement condamné. Prochaine étape, comme aiment à dire une bonne partie des Italiens : « Des faits, pas des promesses. »