
En Belgique, les immigrés illégaux sont détenus dans des centres fermés dans des conditions carcérales souvent inhumaines. Le centre de rétention administrative "127 bis" de Steenokkerzeel, non loin de Bruxelles, avait été le théâtre d’une révolte de ses détenus. Un concert de soutien vient d’être organisé devant cette prison pour "sans papiers".
Concert au pied des barbelés
C’est pour protester contre l’existence de ces "centres fermés" en Belgique que les associations Bruxelles laïque (BL) et la Coordination contre les rafles et les expulsions et pour la régularisation (Crer) ont monté l’estrade de l’autre côté de la route qui longe le centre (...)
Sur scène ou au pied des barbelés, les nombreux artistes à l’affiche se succèdent. Pendant quelques heures, les alentours habituellement désolés du "127 bis" retentissent de rythmes reggae, folk, ska, électroniques et hip-hop, ainsi que de la voix puissante du poète d’origine camerounaise Jah Mae Kân. A l’heure où le groupe reggae Jupiter & Ma Shi Faï joue à son tour, enfants et adultes se pressent contre les grilles et témoignent leur solidarité aux détenus sortis pour la promenade quotidienne. (...)
L’Europe – dénoncent les défenseurs des droits des sans papiers – ne se démarque pas vraiment de la politique belge de détention des immigrés illégaux. Par le biais de l’agence Frontex, l’Union européenne donne la priorité au refoulement plutôt qu’à l’accueil des immigrés. La Cour européenne des droits de l’Homme a, elle, condamné quatre fois la Belgique en matière d’asile, mais elle ne conteste pas l’existence des centres fermés.
Du côté des autorités belges, personne n’envisage la fermeture des centres ni une redéfinition des politiques de l’immigration. Alors, pour les associations, la seule solution est de parvenir à mobiliser les citoyens. Oscar Flores, porte-parole du Crer :
Nous menons un combat dans lequel les citoyens sont une pièce maîtresse. Réussir à mobiliser les gens, c’est l’aspect le plus compliqué. Mais s’ils commencent à s’intéresser à ce problème, s’ils comprennent la nécessité de fermer ces centres, les choses changeront.
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