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Léa, enseignante contractuelle en Alsace : “On m’a jetée à l’eau pour m’apprendre à nager”
#educationnationale #contractuels
Article mis en ligne le 15 janvier 2023
dernière modification le 14 janvier 2023

Face à la pénurie d’enseignants, l’Éducation nationale a embauché en urgence des contractuels à la rentrée de septembre. Comment ces personnels non titulaires ont-ils vécu leurs premiers pas dans le métier ? Quelques mois après son recrutement, Léa témoigne.

Choyés, ces contractuels de l’Éducation nationale embauchés pour pallier le manque d’attractivité du métier ? À en croire Léa, affectée sur un poste de remplaçante dans le premier degré au sein de l’académie de Strasbourg, pas vraiment. Quatre mois après son recrutement, à la rentrée de septembre, elle se « donne à fond » pour être à la hauteur de la tâche qui lui incombe… mais n’a toujours pas bénéficié de la formation qui lui avait été promise. (...)

« J’ai postulé en mai 2022, mais l’académie ne m’a recontactée que le 1er septembre, pour un entretien quelques jours plus tard. J’ai aussitôt été affectée, selon mon choix, sur un poste de remplaçante dans le premier degré. Quand on m’a appelée, on m’a proposé de choisir le poste qui me convenait le mieux parmi plusieurs possibilités, si bien que je peux comprendre l’amertume de certains enseignants titulaires qui n’ont pas leur mot à dire. Mais le statut de contractuel n’a pas que des avantages ! Je suis porteuse d’un handicap invisible reconnu, qui n’est pas pris en compte par l’Éducation nationale. Quand j’ai interrogé l’institution, on m’a répondu qu’en tant que contractuelle, je n’avais droit à aucun aménagement ni complément de revenus. (...)

.ça.

Ni aide, ni formation

J’ai certes été conviée à un temps d’échanges entre profs, qui m’a permis de me sentir moins seule. Mais en dehors de ça, on ne m’a fourni aucun outil pédagogique pour m’aider à mieux me débrouiller avec mes classes. Que l’Éducation nationale donne le nom de formations à ces réunions, ça me fait bien rire ! En complément, j’ai eu droit en tout et pour tout à deux séances de deux heures, casées après des journées de travail, mais là encore le contenu était très light. Cerise sur le gâteau, j’ai reçu avant Noël la visite d’une conseillère pédagogique, qui m’a reproché la faiblesse de mes séquences de cours. C’est quand même incroyable qu’on me critique là-dessus alors que je n’ai même pas été formée ! (...)

je suis d’autant moins sereine en ce début d’année que je vais être affectée jusqu’au mois de mai sur un niveau CM2. Cela va me demander de mettre au point des séances plus élaborées.