
Un garçon de huit habitant le Doubs ans a été retrouvé mort dans sa chambre, pendu (...) Une semaine avant un autre garçon de 10 ans s’était également pendu à Roubaix. Les derniers chiffres annuels disponibles datent de 2009 et font état de 37 suicides d’enfants de 5 à 14 ans (...)
C’est à la fois peu en nombre et c’est énorme pour cette tranche d’âge. (...)
Le suicide est douloureux même quand on n’est pas très proche de la victime. Se donner volontairement la mort est un acte difficile à accepter pour les vivants. Peu importe les interprétations que l’on en fait : il y a forcément une souffrance morale. Une souffrance qui n’est plus gérable, sur laquelle il n’y a plus de prise. Une souffrance que les proches ont vue ou non. Mais comment évaluer le degré de souffrance qu’un être peut supporter ?
Si c’est douloureux pour les proches quand c’est un adulte qui met fin à sa vie, combien cela doit-il l’être quand c’est son enfant. Mais pourquoi un enfant passe-t-il à l’acte ? (...)
Boris Cyrulnik a participé à une mission gouvernementale sur le suicide des jeunes. Il porte un regard plus médical sur la question :
« Au niveau des causes, l’auteur insiste sur la précocité de la vulnérabilité neurologique. Dès les dernières semaines de grossesse aux premiers mois de la vie, cette période sensible pour le développement de l’organisme et du tempérament est cruciale. Offrir à l’enfant un environnement sécurisant chez lui, dénué de violence est impératif. Au-delà de l’impact environnemental, des susceptibilités génétiques (caractérisées par une carence en sérotonine dans le cortex préfrontal et le tronc cérébral) pourraient également jouer. En sus de cette vulnérabilité, il y a un élément déclencheur : une humiliation, une insulte, un traumatisme ponctuel.. » (...)