
L’OMS considère depuis le début de l’année le « trouble du jeu vidéo » comme une maladie. De plus en plus d’enfants présentent des signes alarmants de dépendance aux écrans. Les professionnels romands de la santé s’inquiètent de la situation
(...) Le professeur Daniele Zullino, chef de service d’addictologie aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), a été impliqué dans le groupe de travail de l’OMS. « Aujourd’hui, l’addiction à Internet, véhiculé par les tablettes ou les smartphones, est le motif numéro un des consultations chez les jeunes dans le service d’addictologie des HUG, devant le cannabis et l’alcool, explique-t-il. On retrouve les mêmes changements neurobiologiques que dans l’addiction à l’alcool ou à la cocaïne. Or, contrairement à ces drogues, Internet propose des stimuli de manière concentrée, rapide et toujours disponible. En matière de dépendance, c’est beaucoup plus efficace et pernicieux que l’héroïne. »
Effet sur la dopamine
De son côté, Claire-Anne Wyler, médecin et directrice adjointe du service de santé de l’enfance et de la jeunesse de l’Etat de Genève, constate une augmentation de la littérature scientifique qui traite du sujet. « Ces trois derniers mois, une dizaine d’articles scientifiques ont été publiés sur la question de l’addiction au smartphone. Ces études montrent que les jeux en ligne ont un effet sur la dopamine, une hormone liée au plaisir et stimulent le circuit de la récompense qui incite à jouer toujours plus. »