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Greek crisis
Le sens du ’Non’
Article mis en ligne le 3 juillet 2015

L’histoire avance, l’hystérie en plus. La propagande, la terreur exercée par le système et ses réserves, ainsi que la lutte des classes... et des clashs atteignent désormais le grand paroxysme. La société grecque n’avait d’ailleurs pas connu un tel clivage depuis le Coup d’état para-parlementaire, initié par le Roi en 1965, voire depuis les années de la guerre civile (1944-1949). En cette semaine de l’apocalypse (le mot signifie autant la découverte en grec moderne), les derniers masques sont tombés.

(...) Jeudi (2 juillet), Martin Schulz, président du Parlement européen, valet de la bancocratie et du nazisme bleu des institutions européistes, exprime au quotidien allemand “Handelsblatt” (cité par le quotidien grec “Avgí”) son souhait “de voir la fin de l’ère SYRIZA en cas de victoire du ’Oui’ aux reformes, pour qu’un gouvernement de technocrates puisse être formé”. Une telle tentative de Coup d’État, à peine masquée est cours en ce moment, orchestré par Martin Schulz, la Troïka en général et semble-t-il... l’Axe franco-allemand en particulier (sauf si il y aurait enfin divergence), avec... l’aimable participation des figurants du système politique et (économiquement) mafieux de la petite Hellade.

Ces mêmes cercles, notons-le, si vicieux (et néo-Vichystes) de la social-démocratie (antisociale et anti-démocratie) et de la droite (hélas) méta-Gaulliste, avaient annulé de fait comme on sait, le message (et l’esprit) du peuple de France, c’était lors du referendum de 2005. Le temps viendra, je crois, où la monnaie de leur piètre pièce leur sera enfin rendue.

Pour ce qui est des figurants bien de chez nous en tout cas, voilà que ces dernières semaines, Antonis Samaras de la Nouvelle démocratie, tout comme Stávros Theodorakis du parti de la “Rivière” (au génome Merkelien), ancien journaliste comme on sait, très bien payé par le système des castes des magnats de la presse et des autres (bien) énormes affaires, tous ont-ils alors fait le voyage à Bruxelles, pour ainsi coordonner leur... marche vers Rome. Troïka de l’intérieur et Troïka de l’extérieur, opèrent main dans la main. (...)

La situation grecque est alors révélatrice du terrorisme... multitâche exercé par le système pseudo-démocratique dominant, et cela, tout simplement, parce que son règne est (un peu) menacé depuis les élections grecque de janvier 2015 ; cependant et en cas de victoire du ‘Non’, les Tsipriotes pourraient en conséquence consolider la brèche démocratique ainsi ouverte. Ce n’est pas rien. Puis, l’Espagne, l’Italie, le Portugal, voire la France, suivraient probablement tôt ou tard, l’exemple grec. (...)

En réalité la société grecque est divisée sous un feu nourri de TOUS les médias du pays, s’agissant des chaines de télévision et de radio plus privées que jamais. La population grecque subit depuis une semaine une énorme opération de propagande, de désinformation et de terreur, je n’ai jamais connu une situation semblable depuis le temps des Colonels, et encore. (...)

Ensuite, de très nombreux patrons ont convoqué leurs employés, pour leur annoncer qu’ils ne seront pas payés, ou pas entièrement payés, “sans la normalisation de la situation par une victoire du Oui”. (...)

Ailleurs dans les entreprises, les patrons ont ouvertement menacé leurs employés de... licenciements massifs en cas de victoire du ‘Non’, et plus généralement, à l’instar d’un directeur régional de la Banque Nationale de Grèce, ils ont lancé un appel... solennel en faveur du ‘Oui’. (...)

Le système, toujours si énorme, a mobilisé toutes ses forces pour faire plier la volonté de résistance en Grèce et en Europe. La Confédération générale des travailleurs en Grèce, GSEE, cette supposée intersyndicale forcement attitrée, vient de lancer un appel (à peine couvert) en faveur du ‘Oui’, la position des principaux dirigeants de la centrale syndicale de la fonction publique ADEDY n’est pas très éloignée d’ailleurs. (...)

Les masques tombent. Un certain syndicalisme, financé en réalité par le patronat et par Bruxelles, à Athènes, et demain à Paris, à Rome et à Berlin, doit enfin agir dans l’urgence, justifiant alors ses salaires, ses cadeaux, ses pots-de-vin, ses privilèges, hôtels étoilés et autant ses autres subsides, transformés parfois en villas à Mykonos, pour de qui est de la variante grecque de l’escroquerie politique... complémentaire, héritée du siècle d’avant. Dans la même orbite, nombreux sont ces universitaires et ces gens dits des lettres, qui exhortent le... si bas peuple à dire ‘Oui’ aux escrocs de la bancocratie, pour ainsi admettre avec toutes les formes, leur extermination économique et à terme physique.

Kóstas Arvanítis, journaliste et directeur à la radio “Au Rouge - 105,5” (SYRIZA), a raison lorsqu’il décrit le clivage actuel que connait Grèce comme relevant de la lutte des classes. Sauf que ceux qui subissent, n’ont plus vraiment parfois la vision adéquate de leur sort. Après tant d’années de télépropagande entre autres, les... sujets occidentaux (dont les Grecs), seraient bien abêtis et “troupeauisés” et pourtant. (...)

à Athènes et à Thessalonique (où vit la moitié de la population du pays) plus que partout ailleurs, nombreux sont ceux qui n’accordent plus aucun crédit aux... efforts quotidiens des journalistes des télévisions. (...)

Jeudi 3 juillet 2015, quatre députés du parti souverainiste ANEL, au gouvernement avec SYRIZA, ont pris des distances vis-à-vis de la tenue du référendum, parmi eux, Konstantinos Damavolitis, s’est même déclaré partisan du ‘Oui’. Il a été aussitôt exclu de son parti et il a démissionné de son mandat de député. Semaine de l’apocalypse !

Jeudi soir (3 juillet), Alexis Tsípras a déclaré qu’en cas de victoire claire du Non, les chances d’arriver à un accord qui n’étranglera plus le peuple grec, augmenteront. “Nous aurons alors un accord qui interviendra dans les 48 heures” a-t-il précisé. (...)

En dépit de la propagande, les neurones s’agitent pour une fois. Les Grecs savent que la décision n’est pas à prendre à la légère. Pour une fois, leur petit mot peut participer de leur avenir. Ce n’est pas rien et ce n’est pas tout.

Quoi que l’on dise, cette question “grecque” contient bien en germe sa déduction et suite fort logiques : l’Européisme peut-il proposer d’autres choix politiques et économiques, autres, que la mise-à-mort des sociétés, que la tyrannie du néo-absolutisme prétendument technocrate, par exemple si cher (car payé par nous tous) à Martin Schulz ? La réponse est bien NON, et voilà comment le sens du vote grec est alors si décisif.