
Alors que la récolte de miel en 2021 a été la pire de ces dernières décennies, la filière conteste les dispositions prévues pour protéger les pollinisateurs des pesticides.
Au lendemain de la publication des chiffres de la récolte de miel pour l’année 2021, qui a été la pire de ces dernières décennies, la filière apicole veut faire entendre sa voix. Dans un communiqué commun publié mercredi 20 octobre, l’Union nationale de l’apiculture française (UNAF), le Syndicat national d’apiculture (SNA) et l’association Terre d’abeilles protestent contre le projet d’« arrêté abeilles » en préparation. Ce texte réglementaire doit encadrer les conditions d’épandage de pesticides, afin de protéger les abeilles domestiques, les abeilles sauvages et les bourdons.
Il est jugé peu protecteur par la filière, qui a enregistré cette année une récolte de 7 000 à 9 000 tonnes, principalement en raison des conditions météorologiques. (...)
Le projet de texte a été mis en consultation publique cet été et a recueilli un nombre considérable de commentaires – l’arbitrage est en cours à Matignon, et devrait aboutir à une publication imminente. Le nouvel arrêté remplacera le précédent, qui datait de 2003.
La filière apicole n’espère plus grand-chose. « Nous n’avons, à aucun moment, été consultés, tempête Christian Pons, le président de l’UNAF. Ni par les ministères chargés de la question, ni par aucun de leurs services techniques. Nos revendications ne sont pas entendues et ne l’ont jamais été. Il semble que ce soit la FNSEA [Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles] qui décide en réalité de tout. » De son côté, le ministère de la transition écologique assure que toutes les parties ont été consultées. (...)
L’encadrement des heures autorisées pour les épandages est un élément-clé du texte. Il est censé n’autoriser les traitements pesticides que lorsque les abeilles et les pollinisateurs ont une faible probabilité de se trouver sur les zones traitées. (...)
C’est l’un des points majeurs de crispation. « Cet encadrement des horaires d’épandage ne tient pas compte de la température, proteste M. Pons. On sait que le coucher du soleil n’est que l’un des indicateurs pertinents. Les abeilles peuvent continuer à sortir et à butiner lorsque la température est supérieure à environ 12 °C, or cela n’est pas pris en compte dans le projet de texte. Nous demandons que ce seuil soit inscrit dans l’arrêté. » (...)