
Une personne qui arrive en France après avoir fui son pays a souvent parcouru des milliers de kilomètres, risqué sa vie plus d’une fois, et vécu des situations qu’aucun de nous ne souhaiterait jamais rencontrer. Pour autant, le parcours du combattant ne s’arrête pas à l’entrée sur le territoire français. Pour espérer obtenir un jour le statut de réfugié, la personne doit d’abord en faire la demande auprès des services concernés et attendre souvent plusieurs mois une réponse qui peux évidemment être positive ou négative. Pendant cette période d’attente et en attendant de « statuer » sur leur situation, l’état français doit normalement proposer une solution d’hébergement d’urgence à ces personnes. Malheureusement, le nombre de places d’hébergement d’urgence est insuffisant.
Depuis le mois d’octobre dernier, grâce à la mobilisation de nombreuses personnes et à notre partenaire qui a mis à notre disposition un centre de vacances peu occupé, à moindre coût, nous offrons chaque soir 16 places à l’abri et au chaud.
Plus qu’un lieu d’accueil d’urgence, cet espace de vie collective permet à des personnes qui passent souvent la journée dehors d’avoir un endroit où se laver, se changer, manger, discuter, et évidemment dormir, le tout dans un environnement calme et bienveillant.
Ce projet est coordonné et animé par une équipe de bénévoles : une trentaine de personnes se sont mobilisées depuis plusieurs mois pour préparer l’ouverture de ce lieu, organiser le transport des demandeurs d’asile, trouver des solutions pour les repas du soir et les petits déjeuners, organiser la rotation des encadrants. L’encadrement est assuré chaque nuit par trois bénévoles(...)
L’organisation étant collective, bénévoles et demandeurs d’asile participent ensemble aux activités pratiques (rangement, cuisine, nettoyage).
Origine du projet
Le collectif a été alerté dès le mois d’octobre 2016 par la Plate Forme d’Accueil des Demandeurs d’Asile de l’absence de solution d’hébergement pour les nouveaux arrivants auxquels elle ne pouvait proposer qu’un appel au 115, numéro d’urgence pour les personnes sans abris mais au nombre de places très limitées.
Durant l’hiver 2016/2017 des collectes ont été faites pour pouvoir payer quelques nuits d’hôtel, mais le coût a rapidement dépassé les recettes des dons, vu le nombre croissant des jeunes hommes sans solution pour la nuit.
Le collectif s’est alors mobilisé pour refuser d’être spectateur de cette réalité et agir à son échelle pour partir à la recherche de locaux pouvant accueillir ces jeunes. La rencontre avec les membres de la CMCAS des électriciens et gaziers du Var, gérant un centre de vacances, nous a permis de monter ce projet à moindre coût puisque nous ne participons qu’aux frais de fonctionnement des locaux qui nous sont prêtés. (...)