
Le mouvement promouvant l’accès ouvert (open access en anglais) à la recherche a été lancé avec une belle idée, celle de mettre les résultats de la recherche à la disposition de tous dans des archives ouvertes et des revues ouvertes. Ce mouvement conquiert maintenant le monde pour le plus grand bénéfice des auteurs, des chercheurs, des étudiants, des bibliothèques, des éditeurs, des universités et des centres de recherche. Et, tout aussi important peut-être, pour le bénéfice du grand public, quelle que soit sa formation et quel que soit son parcours professionnel.
Pour en savoir plus, merci de consulter la présentation de l’accès ouvert par Peter Suber. Certains passages ci-dessous sont d’ailleurs inspirés de cette présentation, un des multiples avantages de l’accès ouvert, à savoir pouvoir s’inspirer du travail d’autrui pour nos propres textes dans la mesure où le nom de la source originale et de son auteur sont impérativement cités. (...)
Les revues ouvertes cohabitent paisiblement avec les revues payantes. Mais certains éditeurs de revues payantes voient maintenant diminuer les profits énormes dégagés sur les articles publiés – alors que leurs auteurs ne sont pas payés pour écrire ces articles, rappelons-le. Ces revues payantes avaient une utilité certaine avant l’apparition de l’internet puisque c’était le seul moyen qu’avaient les chercheurs de communiquer les résultats de leur recherche entre deux livres. Le prix de ces revues était également tout à fait abordable jusqu’à une époque récente, avec un abonnement payant permettant aux éditeurs de ces revues de couvrir leurs coûts de fonctionnement. Mais le prix de ces revues a explosé depuis les années 1970 pour atteindre maintenant une somme astronomique dans le cas de revues de réputation mondiale. Certains grands éditeurs comme Elsevier dégagent des profits supérieurs à ceux des plus grandes multinationales. Lire des revues scientifiques ne devrait pas être réservé à une élite. Les revues ouvertes sont accessibles à tous, riches ou pauvres, avec ou sans diplôme, que nous soyons étudiants, dans la vie active ou retraités. (...)
1.10. Faut-il se méfier des arnaques ?
Avec le succès du mouvement pour l’accès ouvert, on assiste à l’apparition de fausses revues « scientifiques » ouvertes, surtout anglophones, destinées à arnaquer le chercheur, avec un comité de lecture bidon, et ne s’intéressant bien sûr qu’aux frais de publication qu’il va devoir débourser pour se voir publié. Mais ce n’est pas la première fois qu’une belle idée est détournée de son but premier à des fins mercantiles assez écœurantes, et ce n’est pas la première fois non plus qu’on voit débarquer des sites véreux sur le web. S’il veut publier ses articles dans une revue ouverte, le chercheur peut explorer le DOAJ (Directory of Open Access Journals), un répertoire de revues scientifiques en accès ouvert dans de nombreuses langues et de nombreux pays. (...)