
Hébergement d’urgence ? Pas de place ! Vous mendiez dans la rue avec vos enfants ? On risque de vous les placer ! Pas de quoi manger ? Vous êtes une charge pour la société ! Vous êtes rom ? Rentrez chez vous !
C’est reparti pour un tour. Mais est-ce que ça s’est jamais arrêté ? On essaye de faire peur aux braves gens en tentant de leur faire croire que les roms vont envahir le pays. On les stigmatise sur fond de crise en oubliant bien de signaler que des fonds européens existent pour aider à leur intégration.
Gilles Devers, notre avocat, pousse un coup de gueule bien argumenté et bien senti.
Cette histoire des Roms commence à vraiment me chauffer. Ce que fait mon pays, La France, est illégal et ignoble : illégal car la France s’est inscrite dans un plan européen d’inclusion des Roms, plan cohérent et financé, qui a force obligatoire, et qu’elle refuse d’appliquer ; ignoble, car les dirigeants politiques, par un consensus parfait entre le PS, l’UMP et le FN, agitent la haine des pauvres, comme si la pauvreté était la source de nos malheurs.
Hier, le cafard de service était un petit marquis de la Hollanderie, Le Foll : « Il faut chercher à les faire retourner d’où ils viennent, en Roumanie ou en Bulgarie, et éviter qu’il y en ait qui reviennent ou qui viennent ».
Alors, Le Foll, s’il te plait, arrête tes conneries, qui sont cruelles car tu plonges des familles, des enfants, dans la misère. Calme-toi.
Les Roms en France
On compte environ 15.000 à 20.000 Roms migrants en France, ce nombre étant stable depuis plusieurs années. Plus de 90% d’entre eux viennent de Roumanie, plusieurs groupes de Bulgarie et quelques familles des pays de l’ex-Yougoslavie. La plupart de ces Roms vivent avec leurs familles, y compris des enfants, enfants qui représentent le tiers de cette population.
Les Roms migrants d’origine roumaine et bulgare, en tant que citoyens de l’Union, ont le droit d’accès au territoire français. Ils peuvent ensuite manifester la volonté de s’y installer, dans le cadre des politiques définies par l’Union européenne (Directive 2004/38/CE du Parlement européen et du Conseil du 29 avril 2004 relative au droit des citoyens de l’Union et des membres de leurs familles de circuler et de séjourner librement sur le territoire des Etats membres, art. 6).
Pour la France, ce projet est entièrement réaliste. Si toute situation peut-être améliorée, d’autre pays européens ont obtenu de vraies réussites, notamment l’Allemagne avec 70.000 Roms et l’Espagne avec 100.000 Roms. La situation bloque en France car les pouvoirs publics, pour s’attirer le vote xénophobe, refusent de mettre en œuvre les politiques européennes aux quelles sil se sont pourtant engagés.
Une politique européenne très claire (...)
La France a pris un engagement devant l’Europe, et cette politique européenne est financée. Elle doit donc être mise en œuvre. Il n’y a ni à tergiverser, ni à financer, ni à brasser la mélasse xénophobe. Comme disait avant-hier, l’autre rigolo, la France a une signature et l’honore. Oui, mais pas pour les Roms. (...)
La situation bloque en France du fait du refus des pouvoirs public de respecter leurs engagement, et cela résulte d’un point très clair : la France refuse de mobiliser les fonds européens disponibles, et qui seraient amplement suffisant pour réussir l’inclusion des 15 000 Roms qui souhaitent vivre en France. C’est un choix politique totalement pourri, mais il fait consensus entre le PS de l’UMP et le FN. (...)
Cette « organisation de l’échec » est donc très simple : l’inclusion dans la société française étant financée par les fonds européens, il suffit de ne pas mobiliser ces fonds, et de dire que les services sociaux sont à secs. La cause : la xénophobie d’Etat contre les Roms, par consensus entre le PS de l’UMP et le FN. (...)
La xénophobie des gouvernements français est unanimement dénoncée dans le monde.
Le 29 août 2012, quatre rapporteurs spéciaux de l’ONU ont dénoncé la politique de la France vis-à-vis des Roms, qui ont estimé la situation française assez grave pour publier une dénonciation des quatre rapporteurs concernés contre « Ces évictions et expulsions alimentent inévitablement le climat d’hostilité déjà préoccupant à l’égard des Roms en France » :François Crépeau, rapporteur spécial sur les droits des migrants ; Rita Izsak, rapporteure sur la question des minorités ; Raquel Rolnik, rapporteure sur le droit au logement ; Mutuma Ruteere, rapporteur sur le racisme. (...)
Alors, deux questions à l’andouille Le Foll : tu attends quoi pour mettre en œuvre la politique à laquelle la France s’est engagée, et tu attends quoi pour mobiliser les fonds sociaux européens, réservés et alloués, qui permettront de régler le problème ?
Tant de malhonnêteté, ça me rend malade.