
Et si l’on reprenait en main son habitat ? C’est le pari lancé par le Village Vertical, une coopérative d’habitants située à Villeurbanne, dans la banlieue lyonnaise. Dépassant les conceptions classiques de propriétaire et de locataire, la coopérative invite les habitants à mutualiser leurs ressources pour concevoir, construire et gérer collectivement leurs futurs logements.
(...) En pleine crise du logement, le co-habitat ou habitat partagé a la côte. Partager avec ses voisins des espaces communs (chambres d’amis, laverie, garage, jardin…) pour maximaliser la surface disponible, tout en mutualisant les coûts et l’impact environnemental, le concept séduit les Norvégiens, les Suisses, les Allemands, depuis des années.
C’est au tour des Français de reprendre en main tout ou partie de la construction, de la gestion ainsi que les droits de propriété de leur logement. Et de se frotter aux décisions prises au consensus. Une manière de faire barrage à la spéculation immobilière et de renouer avec la convivialité. (...)
Si les formes juridiques du co-habitat sont diverses (co-location, société civile immobilière...), l’habitat en coopérative est désormais encadré en France par la loi ALUR, adoptée en 2014 [1].
A Villeurbanne dans la proche banlieue lyonnaise, les résidents du Village Vertical ont fait le choix d’une coopérative pour gérer un immeuble qu’ils ont aidé à faire sortir de terre il y a un an et qu’ils partagent avec la société HLM Rhône Saône Habitat. Une première en France. (...)
Le Village Vertical comprend un jardin, quatre chambres d’amis, une laverie commune, une salle mixte (où sont distribués les paniers d’Arbralégumes le jeudi, une AMAP fonctionnant avec des petits producteurs locaux), une terrasse mais aussi une citerne de 7000 litres d’eau de pluie, un toit photovoltaïque et un système de pompe à chaleur qui récupère la chaleur de l’air, extrait des logements, pour préchauffer l’eau chaude sanitaire, soulageant ainsi la chaudière à granulés de bois.
Le Village Vertical innove aussi sur la question de la propriété. « Tout le monde est à la fois locataire et collectivement propriétaire de l’immeuble », se réjouit Antoine. Pour Philippe, également père de famille et résident du village, le pari écologique, humain et social est réussi. « L’isolation est excellente, nous ne sommes pas loin d’un bâtiment passif (ne consommant pas d’énergie, ndlr), tout en disposant de quatre logements très sociaux pour des jeunes en insertion », conclut ce praticien en massages bien-être dont le cabinet se trouve au rez-de-chaussée.
Cerise sur le gâteau, « nous avons réussi à négocier un parquet en bois d’essence locale, et du bois au lieu du PVC pour les fenêtres ». Autre détail, le Village a eu recours à de la peinture « ultra écolo » (...)