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Le Vatican favorable à une Autorité mondiale pour contrer le capitalisme
Article mis en ligne le 17 février 2012

"Il revient aux générations actuelles de reconnaître et d’accepter en toute conscience cette nouvelle dynamique mondiale vers la réalisation d’un bien commun universel. Certes, cette transformation s’effectuera au prix d’un transfert, graduel et équilibré, d’une partie des attributions nationales à une Autorité mondiale et aux Autorités régionales, ce qui s’avère nécessaire à un moment où le dynamisme de la société humaine et de l’économie, ainsi que le progrès de la technologie, transcendent les frontières qui se trouvent en fait déjà érodées dans l’univers mondialisé"

Conseil pontifical Justice et Paix - 17 février 2012

NOTE DU CONSEIL PONTIFICAL "JUSTICE ET PAIX"

24 octobre 2011

Pour une réforme du système financier et monétaire international dans la perspective d’une autorité publique à compétence universelle (...)

Mais qu’est-ce qui a donc poussé le monde dans cette direction aussi problématique, pour la paix également ?

Avant tout un libéralisme économique sans règles ni contrôles. Il s’agit d’une idéologie, d’une forme d’« apriorisme économique » qui prétend tirer de la théorie les lois de fonctionnement du marché et celles dites lois du développement capitaliste, en en exaspérant certains aspects. Une idéologie économique qui fixe à priori les lois du fonctionnement du marché et du développement économique sans se confronter à la réalité risque de devenir un instrument subordonné aux intérêts des pays qui jouissent concrètement d’une position avantageuse au plan économique et financier.
(...)

A la base des inégalités et des distorsions du développement capitaliste, on trouve en grande partie, en plus de l’idéologie du libéralisme économique, l’idéologie utilitariste, c’est-à-dire l’organisation théorique et pratique selon laquelle : « ce qui est utile au plan personnel conduit au bien de la communauté ». Il est à noter qu’une telle « maxime » renferme un fond de vérité, mais on ne peut ignorer que l’utilité individuelle — même si elle est légitime — ne favorise pas toujours le bien commun. Plus d’une fois, un esprit de solidarité est nécessaire, qui transcende l’utilité personnelle pour le bien de la communauté.
(...)

Un effet dévastateur de ces idéologies — surtout dans les dernières décennies du siècle dernier et dans les premières années du nouveau siècle — a été l’éclatement de la crise dans laquelle le monde se trouve plongé encore aujourd’hui.

Dans son encyclique sociale, Benoît XVI a identifié très précisément les racines d’une crise qui n’est pas seulement de nature économique et financière, mais avant tout de nature morale. En effet, observe le Souverain Pontife, pour fonctionner correctement, l’économie a besoin de l’éthique ; non pas d’une éthique quelconque, mais d’une éthique amie de la personne. (7) Il dénonce ensuite le rôle joué par l’utilitarisme et par l’individualisme, ainsi que les responsabilités de ceux qui les assument et les diffusent en tant que paramètres pour le comportement optimal de tous ceux — agents économiques et politiques — qui agissent et interagissent dans le contexte social. Mais Benoît XVI a également identifié et dénoncé une nouvelle idéologie : celle de la « technocratie ». (...)

A partir de la reconnaissance de la primauté de l’être sur l’avoir, et de l’éthique sur l’économie, les peuples de la terre devraient, comme âme de leur action, assumer une éthique de la solidarité, en abandonnant toute forme d’égoïsme mesquin et en embrassant la logique du bien commun mondial qui transcende le simple intérêt contingent et particulier.
(...)

Avec les incertitudes actuelles, dans une société capable de mobiliser des moyens importants, mais où la réflexion au plan culturel et moral reste inadéquate quant à leur utilisation pour réaliser des objectifs appropriés, nous sommes invités à ne pas renoncer, et surtout à construire un avenir de sens pour les générations futures. Il ne faut pas avoir peur de proposer des nouveautés, même si elles peuvent déstabiliser les équilibres de forces préexistantes qui dominent sur les plus faibles. Elles sont la graine qui, mise en terre, germera et ne tardera pas à porter ses fruits. (...)

Ebuzzing