Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
les Echos
Le Groenland interdit l’exploration pétrolière sur son territoire
Article mis en ligne le 29 juillet 2021

Il s’agit d’une première dans une région très convoitée par les entreprises pétrolières. Ce vendredi, le Groenland a interdit la recherche de pétrole sur son territoire. Le gouvernement de Mute Egede a jugé que ce type d’activité était aussi bien nuisible que peu rentable pour la région.

Après une campagne menée sur le thème de l’écologie, il s’agit de la première grande loi environnementale pour ce gouvernement issu d’une coalition entre la gauche et les écologistes. Des consultations sont en cours au sujet d’une loi pour interdire l’extraction d’uranium.

Une décision aussi importante que symbolique

Le Groenland a longtemps cherché à profiter de son accès aux réserves pétrolières de l’Arctique. Selon les estimations de l’Institut d’études géologiques des Etats-Unis, un cinquième des réserves pétrolières non découvertes se situerait au nord du cercle polaire, et les eaux groenlandaises recouvriraient 51 milliards de barils de pétrole. En 2010, le gouvernement avait attribué sept blocs de prospection à diverses grandes entreprises pétrolières, dont l’anglaise Shell et l’écossaise Cairn Energy.

Malgré ces perspectives, les projets d’exploration pétrolière au Groenland n’ont jamais abouti. La loi entrée en vigueur ce vendredi est donc largement symbolique, le dernier projet remontant à 2011. Cairn Energy avait alors mis un terme à deux ans d’exploration infructueuse qui lui avait coûté un milliard de dollars.

Selon le gouvernement rapporté par l’AFP, « une nouvelle analyse économique de la rentabilité de l’exploration pétrolière (au Groenland) montre clairement que la rentabilité est faible, avec des rendements en réalité deux fois inférieurs à ce qu’attendent les compagnies pétrolières ». Il a également souligné l’échec des gouvernements précédents à attirer les entreprises, malgré deux plans de stratégie pétrolière présentés depuis 2014.

L’environnement, une des priorités gouvernementales

(...)Suite à sa victoire en avril dernier, le gouvernement a presque aussitôt gelé le vaste projet d’extraction d’uranium de l’australien Greenland Minerals, pourtant en discussion depuis dix ans. Une décision retentissante, alors que ce projet devait générer 700 emplois pendant trente-sept ans et rapporter 200 millions d’euros annuels au gouvernement. La population semble elle aussi gagnée à ce combat environnemental. Selon un sondage récent, 63 % des Groenlandais s’opposeraient à l’extraction d’uranium dans le pays.(...)