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Zéro Waste France
Le Fonds vert pour le climat doit-il financer l’incinération avec valorisation énergétique ?
Article mis en ligne le 26 avril 2015
dernière modification le 16 avril 2015

Comme son nom l’indique, le Fonds Vert pour le Climat a été créé pour aider les pays en voie de développement à transformer leur économie, notamment en apportant des investissements de haute qualité dans les domaines de l’énergie propre et de la résilience climatique.
Ce que le Fonds serait disposé à financer pour atteindre ce noble objectif n’est cependant toujours pas clairement établi.

Une ébauche du plan d’investissement, désormais accessible au public, inclut des “stratégies sobres en carbone” pour améliorer la manière dont les autorités et les entreprises gèrent leurs déchets. L’idée serait bonne s’il s’agissait de stratégies de recyclage, de compostage et de prévention de l’émission de déchets, et non de mise en décharge et d’incinération.
Ordures à l’entrée, ordures à la sortie

Pour tenter de tirer profit de la demande croissante en sources d’énergie émettant moins de carbone que la combustion de carburants fossiles, les entreprises de l’incinération, de la plasturgie et de la cimenterie se démènent pour faire passer la “valorisation énergétique” pour une technologie aussi verte que l’éolien, le solaire et les autres énergies renouvelables.
Mais utiliser un joli nom ne change en rien le fait que l’incinération des déchets fait partie des plus polluantes, coûteuses et inefficaces sources d’énergie disponibles actuellement. Les spécialistes de l’incinération comme Covanta, Plasco et Veolia prétendent qu’elles peuvent transformer les déchets en électricité et en énergie de manière sûre, rentable et durable. Certaines entreprises vont jusqu’à affirmer que cette technologie est “zéro émission” ou “non-polluante”, et qu’il ne s’agit pas d’incinération du tout.

Les industriels utilisent toutes sortes de termes pour désigner leurs procédés : gaséification, pyrolyse, arc plasma, valorisation énergétique. Mais ces différentes façons de brûler les déchets - bien qu’elles soient décrites différemment - relâchent des dioxines et une myriade d’autres substances polluantes et toxiques dans l’air, le sol et l’eau, tout en émettant une quantités non soutenable de CO2. En réalité, toutes ces méthodes sont bien reconnues comme de l’incinération par l’agence environnementale des États-Unis et par l’Union européenne.

Risques

En résumé, les incinérateurs sont un mauvais investissement. L’incinération demeure le procédé le plus coûteux pour produire de l’électricité. (...)

Malgré leur coût exorbitant, les incinérateurs produisent très peu d’énergie et beaucoup de pollution. Pour produire la même quantité d’énergie qu’une centrale au charbon, un incinérateur d’ordures ménagères aux Etats-Unis produit en moyenne deux fois et demi plus de carbone et vingt-huit fois plus de dioxines. (...)

Un rôle pour les déchets

Le secteur des déchets a ainsi un rôle significatif à jouer dans la réduction des émissions de carbone et la protection du climat, et devrait donc être inclus dans les priorités du Fonds Vert pour le Climat.Dans des villes partout dans le monde, des employés des industries locales du recyclage, des leaders de communautés visionnaires et des professionnels novateurs montrent que les solutions Zero Waste - dont le compostage, la méthanisation, le recyclage, ou encore la transformation des modes de production et de consommation - peuvent être mises en œuvre dès aujourd’hui en utilisant des technologies existantes, et avec des résultats immédiats. À eux seuls, le recyclage et le compostage préservent 3 à 5 fois autant d’énergie que ce que les incinérateurs peuvent récupérer. (...)