Mardi 14 décembre, le conseil municipal d’Alfortville (44 287 habitants) a voté à l’unanimité un vœu de soutien à Mimmo Lucano, ancien Maire de Riace (Calabre), condamné en Italie à une peine délirante (plus de 13 ans de prison) pour avoir soutenu l’accueil de migrants.
« Depuis sa création, il y a un peu moins de 140 ans, Alfortville est une commune d’accueil construite sur les grandes migrations du vingtième siècle. Son histoire est marquée par les arrivées successives des rescapés du génocide arménien et des violences du début du vingtième siècle. Des migrants du sud de l’Europe, de l’est de l’Europe, du Maghreb, d’Afrique Subsaharienne ont été accueillis. Leur installation entre Marne et Seine a forgé la dynamique actuelle de notre ville et cette richesse fait notre vie quotidienne.
– Considérant les crises qui obligent des enfants, des femmes et des hommes à fuir la guerre et la misère au péril de leur vie ;
– Considérant le rôle des collectivités dans l’insertion des personnes réfugiées, les engagements et les actions de la Ville d’Alfortville en ce sens ;
– Considérant les actions exceptionnelles de solidarité réalisées par Domenico Lucano, le maire de Riace prouvant que l’accueil des migrants dans une commune est compatible avec le respect, la dignité et le bien-être des habitants ;
– Considérant sa détention, l’interdiction faite à l’égard de Domenico Lucano d’exercer son mandat d’élu et de vivre dans sa commune, puis en 2021 sa condamnation hallucinante à plus de treize ans de prison.
– Considérant qu’en Italie, mais aussi en France, des militants sont régulièrement condamnés pour délit de solidarité envers les personnes migrantes, alors que cela va à l’encontre du droit européen et la Convention de Genève.
– Considérant que face au climat de montées des haines racistes et xénophobes que connaissent l’Italie, la France et bon nombre de pays européens, il est impérieux que ceux qui, comme cet élu, ont défendu les droits de l’homme les plus élémentaires et transformé un village mourant en lieu de vie, continuent à être salués pour leur action et leur courage plutôt que transformés en délinquants pour satisfaire l’extrême droite.
– Le Conseil Municipal d’Alfortville refuse la criminalisation de la solidarité. Il salue les actions de Domenico Lucano, se déclare solidaire et lui apporte son soutien. "
"Je referais tout, je suis prêt à aller en prison"
Ce week-end s’est déroulée à BOLOGNE une importante manifestation de solidarité avec Mimmo LUCANO.
Mimmo Lucano s’y est exprimé après les attendus du jugement qui sont tombés ;
"Ils veulent frapper le modèle Riace" Je ne ferai pas le marchandage de plaidoyer, même pas pour un jour, ce serait comme renoncer à mes idéaux, je referais tout ce que j’ai fait »,
la vice-présidente de la région Émilie-Romagne Elly Schlein est intervenue , le Maire de Bologne Matteo Lepore a apporté sa solidarité.
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La mobilisation autour de Mimmo Lucano s’accroît
Après l’investiture comme « citoyen d’honneur » de Mimmo Lucano par la ville de Chazemais (Allier), la soirée de soutien organisée par notre collectif au cinéma Le Trianon de Romainville le 14 décembre et le voeu de soutien de la ville de Commentry (Allier), les manifestations de solidarité avec ce maire injustement condamné, se multiplient. (...)
oirée de soutien au cinéma "Le Trianon", à Romainville
Mardi 14 décembre 2021, notre collectif "Liberté pour Mimmo" a organisé une soirée de solidarité dans le mythique cinéma "Le Trianon" de Romainville (93), avec le soutien de la municipalité et de la Ligue des Droits de l’Homme.
Avant la projection du documentaire "Riace, un paese di Calabria" (qui retrace l’histoire de la renaissance de Riace grâce à l’arrivée d’exilés et à l’engagement humaniste de Mimmo ), Christelle François, comédienne et membre du collectif, a interprété des textes de soutien d’écrivains et Erik Auguste, comédien, a lu l’émouvante lettre que Mimmo a écrite après qu’il ait eu connaissance de sa lourde condamnation à 13 années d’emprisonnement et 500 000 euros d’amende.
Après la projection, des échanges passionnants ont eu lieu, par visioconférence, avec Shu Aiello et Catherine Catella, réalisatrices du documentaire.
La soirée s’est clôturée avec l’intervention de Marie-Christine Vergiat, membre de la Ligue des Droits de l’Homme et celle d’acteurs de La Grande Parade Métèque. (...)