
Ce vendredi 11 mars 2011, Michel Sitbon, porte-parole du Collectif contre la xénophobie, a reçu à son domicile une citation à comparaître le 19 mai, à 13h30, devant la 17ème chambre du Tribunal correctionnel de Paris, à la demande du Procureur de la République, pour « avoir à Paris, le 26 octobre 2011″… « par la mise en ligne, sur le site internet contrelaxenophobie.wordpress.com »… « des propos suivants » :
“le Préfet Lambert, véritable Papon de notre temps, poursuit la chasse aux roms en Seine St Denis »
« aujourd’hui, c’est à Bondy que Lambert-Papon continue sa sale besogne, appliquant son programme ultra-raciste »
« employé toute expression outrageante, terme de mépris ou invective ne renfermant l’imputation d’aucun fait et d’avoir ainsi injurié Monsieur Lambert, fonctionnaire public, préfet de Seine St Denis »
On conteste vivement l’affirmation de cette plainte selon laquelle l’article incriminé ne rapporterait « aucun fait » ! Le ministère public qui reprend une plainte déposée par Brice Hortefeux, alors ministre de l’Intérieur qui prenait ainsi la défense du Préfet Lambert, aura mal lu.
Aucun fait ? Nous écrivions : « Hier, c’était la police de Montreuil qui chassait la trentaine de roms sur le trottoir depuis trois semaines. Pourchassés sans fin, sans lieu pour se poser. »
C’était ça le problème : pourchassés sans fin. Avec interdiction de se poser « ni sur un trottoir, ni dans un square », ainsi que le Préfet Lambert l’avait énoncé lors de l’expulsion du square de la République, à Montreuil, quelques jours plus tôt, en pleine nuit, du même groupe.
La même instruction était appliquée ce jour-là, et les mamans marchaient dans les rues, avec leurs bébés dans les bras, poussées par la police dès qu’elles voulaient s’arrêter, ne serait-ce que pour souffler.
Parfaitement équitable, cet article précisait que la consigne monstrueuse du Préfet Lambert ainsi appliquée à Montreuil, en Seine Saint Denis, sera reprise à l’identique par la police de Paris, sous les ordres du Préfet Gaudin, lorsque ces familles, ainsi chassées de la ville où elles séjournaient depuis des années, sont arrivées dans le XXème arrondissement mitoyen.
On aurait pu ajouter les témoignages de flics confessant : « c’est terrible… c’est sans fin ». (...)
Le Collectif contre la xénophobie se félicite d’être poursuivi, particulièrement à propos de cet épisode pour lequel on avait demandé à des juristes quelle pourrait être l’incrimination pour la chasse sans fin de Lambert et de Gaudin.
Ces méthodes administratives relèvent du crime contre l’humanité. (...)