
Face à la saturation du numéro d’urgence, la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale demande à l’État d’ouvrir « toutes les places d’accueil disponibles, sans attendre les grands froids ».
Alors que le froid s’est abattu sur l’Hexagone depuis quelques jours, le Samu social tire la sonnette d’alarme. Face à la saturation nationale du 115 destiné aux sans abris, la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale a lancé vendredi un appel pour élargir les capacités d’hébergement et cesser les mesures ponctuelles. « Comme chaque année, l’État attend une chute drastique des températures pour ouvrir des places de fortune dans des gymnases et des lieux précaires et les refermer dès que le thermomètre remonte », dénonce Florent Gueguen, président de la Fnars
Selon l’Insee, près 150.000 personnes sont aujourd’hui à la rue ou en situation d’alternance entre logement précaire, la rue et les structures d’hébergement de jour. « C’est 40% de personnes en plus qu’il y a 10 ans », ajoute le responsable associatif qui précise que « ll France « est au bord d’une crise humanitaire ».
Confronté à l’absence de places d’hébergement disponibles pour les sans-abri, le 115 de Haute- Garonne a pris la décision d’un mouvement de grève de deux heures lundi 8 décembre après-midi, comme ultime alerte face au silence gouvernemental sur la crise de l’hébergement. (...)
Comme chaque année, l’Etat attend une chute drastique des températures pour ouvrir des places de fortune dans des gymnases et des lieux précaires et les refermer dès que le thermomètre remonte. Pour sortir de la gestion saisonnière de l’exclusion qui alimente une crise humanitaire sur les territoires, il est urgent que l’Etat et les collectivités locales s’engagent :
– à ouvrir toute les places disponibles sans attendre les grands froids, en garantissant la non remise à la rue forcée des personnes le matin, avec un accueil digne et une orientation rapide vers des solutions pérennes.
– à lancer un plan d’urgence sur les territoires en tension, visant à la mobilisation du parc social et privé pour loger et héberger les sans-abri de manière durable.
Au-delà de ces mesures d’urgence et pour éviter la triste répétition des crises chaque hiver, les associations de solidarité demandent au gouvernement une loi de programmation de logements très sociaux et d’hébergements pérennes.