
Après le succès massif de la première journée de mobilisation contre la réforme des retraites, le secrétaire général de la CFDT explique pourquoi il s’oppose à tout report de l’âge légal de départ et parie que l’unité syndicale se maintiendra sur ce thème. Il appelle les parlementaires à prendre leurs responsabilités.
Il explique pourquoi il a demandé, et obtenu, que la prochaine journée de manifestations n’intervienne pas trop vite. Et il critique sévèrement les choix de l’exécutif, en rejetant tout accusation d’« irresponsabilité », et en appelant les parlementaires à prendre leurs responsabilités. (...)
Laurent Berger : Il y a plusieurs choses qui m’ont frappé dans cette réussite : l’ampleur, d’abord. Ça été une mobilisation exceptionnelle, une des plus forte depuis 30 ans. Et puis, la géographie de la mobilisation est assez étonnante : c’était partout. (...)
Cela manifeste une vraie opposition des travailleurs et des travailleuses au report à 64 ans de l’âge légal de départ. Ce vrai succès s’explique par le côté injuste, et ressenti comme tel, de la réforme, mais aussi par une vraie construction intersyndicale, qui repose sur deux fondamentaux.
Un : un mot d’ordre commun, auquel on ne déroge pas, « 64 ans, c’est non ». Deux : on a pris le temps de construire ensemble. Et on a donc réussi à mobiliser des salariés qui ne manifestaient pas auparavant. (...)
On a su construire ça. Ça nous oblige pour la suite, mais je ne vais pas vous cacher une vraie satisfaction. (...)
Nous, on va rencontrer les divers groupes parlementaires et pousser pour que les représentants de la CFDT aillent voir les députés. J’invite ces derniers, quelle que soit leur couleur politique, à regarder comment les gens se sont mobilisés dans leur circonscription. J’appelle d’ailleurs à la responsabilité : je pense qu’il faut que l’Assemblée nationale se prononce par un vote, notamment sur la mesure phare du projet. Ce serait bien. Ensuite on pourrait évaluer ce vote. (...)
Le président de la République a été élu, je ne remets pas en cause sa légitimité. Ce que je remets en cause, c’est cette conception selon laquelle son élection aurait été un référendum sur la réforme des retraites. (...)