
La solidarité des montagnards avec les migrants : délit de « bande organisée », selon la justice
Au moins quatre Briançonnais solidaires des migrants sont convoqués en garde-à-vue pour aide à l’entrée de personnes en situation irrégulières. Ils sont poursuivis pour leur participation à une manifestation de l’Italie à la France le 22 avril, répondant à l’opération du groupe d’extrême droite Génération Identitaire. Le délit de solidarité » leur est en fait reproché.
Au moins quatre Briançonnais solidaires des migrants sont convoqués en garde-à-vue pour aide à l’entrée de personnes en situation irrégulières. Ils sont poursuivis pour leur participation à une manifestation de l’Italie à la France le 22 avril, répondant à l’opération du groupe d’extrême droite Génération Identitaire. Le délit de solidarité » leur est en fait reproché.(...)
« Pour la première fois, le Conseil constitutionnel a jugé que la fraternité est un principe à valeur constitutionnelle », voilà la considération importante, mais insuffisante, du Conseil constitutionnel rendue vendredi 6 juillet. Il a écarté de ce « principe de fraternité » (voir appui ci-dessous), l’aide à l’entrée sur le territoire national. Une semaine plus tard, des militants solidaires des migrants dans le Briançonnais ont reçu la visite de gendarmes qui les ont convoqué à une garde-à-vue mardi 17 juillet, à la gendarmerie de Briançon. Les montagnards sont inquiétés pour « aide à l’entrée, à la circulation ou au séjour irréguliers d’étrangers en France ou dans un état partie de la convention de Schengen, en bande organisée ».
Selon leurs avocats, ils sont au moins quatre concernés par cette convocation remise individuellement en cette fin de semaine. (...)
Au moment où nous écrivons ces lignes, il est impossible de donner un chiffre précis du nombre de convoqués. Tous ont participé à une marche transfrontalière le 22 avril pour dénoncer la présence des militants d’extrême droite de Génération Identitaire, venus faire de l’agitation anti-migrants. Avec cette manifestation, plusieurs dizaines d’exilés avaient pu entrer en France.(...)
Le 31 mai, le tribunal de Gap à levé tout contrôle judiciaire les concernant et a reporté le jugement, au 8 novembre, en attente de la décision du Conseil constitutionnel.
« Empressement à convoquer », « deux poids, deux mesures », s’insurgent les militants. Me Yassine Djermoune, avocat de deux des futurs gardés-à-vue et de Théo regrette par ailleurs que les Identitaires ne sont « toujours pas convoqués ». Alors même que les raisons de les poursuivre pour leurs « comportements hostiles à la circulation des migrants » ont été énoncées par une circulaire du ministère de la Justice. Par ailleurs, début mai, l’action des solidaires du Briançonnais a été récompensée par le prix de la Paix méditerranéenne, délivré par la fondation Cospe en Italie.
Les autorités française cherchent à inquiéter par tous les moyens. (...)
« La frontière tue de plus en plus, et si on n’est pas là pour aider, on cours le risque que ça s’aggrave », dit-il. En mai, trois corps avaient été retrouvés sur cette frontière des Hautes-Alpes. De toute la France, d’autres citoyens, choqués par les événements du printemps, viennent s’investir ici pour l’été.
Face aux convocations en garde-à-vue, un rassemblement de soutiens est prévu ce mardi 17 juillet, dès 9h, devant la gendarmerie de Briançon.