🇺🇸 "Alors que les États-Unis ont un PIB par habitant sept fois supérieur à celui de Cuba, l’espérance de vie n’y est pas plus élevée et la mortalité infantile y est supérieure. C’est le prix payé par la population pour les profits des assureurs privés… https://t.co/kY2bQnHkC2
— recriweb (@recriweb) January 10, 2021
La pandémie, tout en illustrant à sa façon à quel point l’humanité est une, a souligné toutes les tares et les contradictions de l’organisation capitaliste de la société.
Partout, c’est la même incapacité à gérer la pandémie autrement qu’en rejetant sur la population la responsabilité de sa propagation, pour dissimuler les responsabilités passées et présentes de l’État dans l’insuffisance criminelle des moyens matériels et humains des systèmes de santé. Face à un virus qui ne respecte ni les frontières ni les distances, c’est le chacun pour soi des États nationaux et ce sont des barrières supplémentaires au lieu de coopérations. (...)
Dans les pays impérialistes dont la France, les dirigeants politiques n’embouchent pas la trompette de « l’ennemi héréditaire », en tout cas pas pour le moment. Mais la lutte contre le terrorisme en tient lieu.
Les mesures antiterroristes prises dans le pays comme les interventions militaires extérieures sont liées et justifiées par la « défense de la patrie ». C’est une escroquerie. Pour reprendre l’expression du Programme de transition, « par cette abstraction, la bourgeoisie entend la défense de ses profits et de ses pillages ».
Les multiples guerres locales qui se déroulent en Asie ou en Afrique font évidemment la fortune des marchands d’armes. Les dépenses militaires sont en même temps un baromètre assez fidèle de l’aggravation de la situation internationale. « Les dépenses militaires ont atteint leur plus haut niveau depuis la fin de la guerre froide », affirme le rapport d’un institut international spécialisé.
Les affrontements locaux servent en même temps de terrains d’entraînement pour les armées des puissances, sinon directement, du moins par mercenaires interposés. La croissance du nombre de mercenaires et d’armées privées suit la même pente que celle des ventes d’armes. (...)
Le monde capitaliste est un baril de poudre. Les étincelles sont déjà nombreuses dont chacune pourrait déclencher des réactions en chaîne susceptibles de déboucher sur une guerre impliquant des grandes puissances. Cela pourrait alors devenir la première phase d’une nouvelle guerre mondiale.
Deux des principales puissances de la planète, les États-Unis et la Chine n’en sont qu’aux joutes verbales. Une guerre commerciale est cependant déjà engagée. Elle est freinée pour le moment par l’interdépendance des économies américaine et chinoise, en raison de la forte présence de grands trusts américains et plus généralement occidentaux en Chine.
Il n’y a pas encore une dynamique du même type que celle qui a conduit à la Deuxième Guerre mondiale et qui opposait à l’époque principalement deux camps impérialistes pour la domination du monde. Mais les États-Unis préparent déjà leur peuple à l’idée d’un affrontement avec la Chine. Pour Trump, même le coronavirus est chinois, et la pandémie un acte de guerre ! Et ce n’est pas seulement une façon de se dédouaner de l’incapacité manifeste de son régime à combattre la propagation du virus.
Ici, en France, « la guerre contre le terrorisme », avec ses implications internationales, vise le même but d’embrigader la population. Les appels répétés à l’union nationale, largement partagés par tous les partis de la bourgeoisie d’un bout à l’autre du spectre politique, visent ce but. Tout cela au nom de la patrie et de sa défense, comme il est de tradition pour justifier toutes les guerres de l’impérialisme, même les plus infâmes. (...)
États-Unis
Avec 225 000 morts, les États-Unis sont le pays qui compte le plus de victimes au monde. Une ville comme New York compte 24 000 morts, plus que la Lombardie et trois fois plus que l’Île-de-France, pourtant plus peuplées, plus en fait que n’importe quelle autre métropole dans le monde. Aujourd’hui, la pandémie frappe y compris les zones rurales, où les malades doivent parfois changer d’État pour être hospitalisés en urgence, faute de places.
Les raisons de ce désastre sanitaire sont multiples. Pendant des mois, pour ne pas écorner son bilan économique, Trump a nié la gravité de la menace sanitaire. Des gouverneurs républicains en ont fait autant, en refusant tout confinement, avant d’y être contraints. Le fait que plus de 30 millions d’Américains n’aient pas d’assurance santé, que les conditions de travail relèvent parfois, comme dans les abattoirs ou dans les fermes, de l’exploitation féroce, a sûrement aussi sa part. Les travailleurs, les ouvriers, les personnels de santé, les aides à domicile, les plus pauvres, les Noirs, les Hispaniques, sont deux à trois fois plus frappés que les cadres et les plus aisés et payent un lourd tribut à cette hécatombe. Avant même le Covid, l’espérance de vie avait baissé pendant trois années consécutives, un fait exceptionnel peut-être dû à la crise des opiacés. Alors que les États-Unis ont un PIB par habitant sept fois supérieur à celui de Cuba, l’espérance de vie n’y est pas plus élevée et la mortalité infantile y est supérieure. C’est le prix payé par la population pour les profits des assureurs privés et de l’industrie médicale et pharmaceutique.
La crise du Covid s’est traduite par un effondrement de l’économie. (...)