À l’approche de la Journée mondiale de lutte contre le VIH/sida, Santé publique France publie de nouvelles données qui alertent sur la situation des 15-24 ans. Entre 2014 et 2023, les jeunes sont de plus en plus nombreux à découvrir leur séropositivité, malgré un accès élargi aux outils de prévention.
Selon l’agence, les diagnostics ont progressé de 41 % dans cette tranche d’âge, tandis qu’ils reculent chez les 25-49 ans. La tendance s’accompagne d’une hausse des infections sexuellement transmissibles d’origine bactérienne, signe d’une circulation plus active des IST. Les DROM et plusieurs régions de métropole figurent parmi les zones les plus concernées. Une part croissante des nouvelles séropositivités touche également des jeunes récemment arrivés d’Afrique subsaharienne.
(...) Un second volet de l’étude se concentre sur les hommes de 18 à 29 ans ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH). Les 18-21 ans apparaissent comme les plus vulnérables. Leur recours à la PrEP reste très faible (environ 8 %, contre plus du double chez leurs aînés) et beaucoup ne discutent pas de prévention avec un professionnel de santé. Les relations sexuelles non protégées sont également plus fréquentes dans ce groupe.
Les chercheurs évoquent plusieurs facteurs : moindre proximité avec les dispositifs de prévention destinés aux publics gays, sentiment d’appartenance communautaire plus diffus chez les jeunes bisexuels, obstacles sociaux ou territoriaux qui compliquent l’accès aux soins. Ces fragilités s’observent depuis plusieurs années, ce qui indique un effet d’âge plutôt qu’un phénomène spécifique à cette génération.
Ces résultats constituent un signal fort : la prévention doit mieux s’adresser aux plus jeunes, avec des outils accessibles, un accompagnement confidentiel et des messages adaptés (...)