Les dispositifs d’aide à la rénovation énergétique des logements ont évolué le 1er juillet. Au détriment des plus modestes et des aides aux rénovations globales, dont l’efficacité est bien meilleure.
Interdiction d’installer une chaudière au fioul ou au charbon, fin d’une aide financière aux travaux d’isolation, possibilité de cumuler différentes aides… Plusieurs dispositifs d’aide à la réalisation de travaux de rénovation énergétique des logements ont connu d’importantes évolutions, vendredi 1er juillet.
Difficile toutefois de déterminer si les ménages qui souhaitent engager des travaux afin d’améliorer la performance énergétique de leur logement sortent gagnants de ces évolutions. Les aides à la rénovation énergétique sont en effet nombreuses, elles fonctionnent selon des modalités variées et forment un « infâme maquis », selon les mots d’un acteur du secteur.
L’enjeu, pourtant, est de taille. Le secteur du bâtiment est en effet responsable de 17 % des émissions de gaz à effet de serre en France. (...)
« Le sujet numéro un, c’est la complexité des aides. Elles forment un maquis infâme » (...)
Un rapport de l’Ademe, auquel a contribué Dorémi, a pourtant montré en 2020 que les rénovations partielles — travaux de rénovation énergétique réalisés en quatre étapes ou plus — ne permettent pas d’atteindre l’objectif bâtiment basse consommation. Ainsi, 75 % des travaux de rénovation en maison individuelle n’ont pas permis de changer de classe DPE sur la période 2016-2017.
« Théoriquement, réaliser une rénovation globale [avec des travaux en une ou deux fois], c’est la meilleure chose que l’on peut faire, explique Gautier Villard. Cela permet de prendre en compte tous les facteurs : quand on dimensionne un appareil de chauffage tout en réalisant des travaux d’isolation, par exemple, on sait que la maison va avoir besoin de moins de chauffage. L’appareil sera mieux dimensionné. »
Or, aujourd’hui, les pouvoirs publics sont loin du compte. « La logique reste celle du saupoudrage des aides qui concernent massivement des travaux monogestes », regrette Vincent Legrand. (...)
Pour que l’ensemble du parc immobilier français atteigne la norme « bâtiment basse consommation » d’ici à 2050, il faudra trouver le moyen de rénover chaque année 500 000 logements. Et ce, de manière performante.