
« Il n’y a eu ni réquisition ni affrètement. Mais mise à disposition d’une rame. » Ça, c’est la version de Pierre-Henry Brandet, porte-parole du ministère de l’Intérieur. « Une rame leur a été dédiée », préfère dire, quant à elle, la préfecture de Seine-Saint-Denis. Toute la journée d’hier, des versions contradictoires de cet événement se sont opposées, celle du patron de la RATP, de son service de presse et de ses agents, du ministère de l’Intérieur et de Christian Lambert, préfet de Seine-Saint-Denis.
Ce qui est certain, c’est que la police est intervenue, mercredi matin, pour évacuer un campement de Roumains et Bulgares à Saint-Denis.
(...) « Des fonctionnaires de police ont décidé de permettre le transport de ces personnes. » (...)
Pour ajouter à la confusion, un porte-parole de la RATP, démentant son président, reconnaît la mise à disposition d’une rame mais assure avoir agi en accord avec les forces de l’ordre (...)
L’opération a suscité de nombreuses critiques. Le Secours catholique a fait part de son « malaise ». Cécile Duflot, patronne d’Europe Ecologie-les Verts, a dénoncé une « opération [qui] rappelle les heures les plus sombres de notre histoire et réveille en nous une monstrueuse évocation » : la rafle du Vel’ d’Hiv, en juillet 1942, lorsque 13 000 Juifs ont été acheminés en autobus vers le Vélodrome d’Hiver à Paris, avant d’être déportés vers des camps d’extermination nazis. Cette scène « m’a rappelé des souvenirs d’école ou de cinéma », a déploré le conseiller général Gilles Garnier, qui a été témoin de l’arrivée du tramway à Noisy-le-Sec.
Le président de la Région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon (PS), a saisi le préfet Lambert « pour que toute la lumière soit faite sur les conditions d’organisation et d’exécution de cette opération de police et que les responsables soient sanctionnés ». (...) Wikio