
A l’occasion d’une réponse ministérielle à la question d’un parlementaire, la stratégie de soutien de la méthanisation élaborée par le ministère de l’Agriculture illustre bien la fuite en avant techniciste qui prétend apporter une réponse « verte » au désastre d’un usage immodérée d’intrants qui a provoqué une pollution désormais hors contrôle de la quasi-totalité des masses d’eaux, comme le rappellent les différents contentieux générés par les graves insuffisances de mise en œuvre de la Directive nitrates datant… de 1991.
(....) la filière biogaz connaît une forte dynamique qui se traduit par le raccordement au réseau de distribution d’électricité de 18 nouvelles installations au cours du premier trimestre 2014 pour une puissance cumulée de 0,8 MW, ainsi que l’entrée en file d’attente pour le raccordement de 32 nouvelles installations sur ce même trimestre pour une puissance cumulée de 14 MW.
Fin 2013, 271 installations de production d’électricité à partir de biogaz étaient raccordées au réseau pour une puissance cumulée de 270 MW contre un point de passage à 258 MW prévu dans le plan d’action national en faveur des énergies renouvelables : la filière biogaz est par conséquent légèrement en avance sur sa trajectoire pour atteindre l’objectif de 625 MW installés en 2020. »
Eolien/biogaz : des associations au Conseil d’Etat contre la simplification des autorisations
Sept associations de protection de l’environnement ont déposé une requête devant le Conseil d’État contre l’expérimentation d’une procédure d’autorisation unique pour construire des parcs éoliens et des méthaniseurs dans sept régions, indiquait en mai 2014 à l’AFP le Conseil d’Etat.
Ces associations, dont la Fédération environnement durable (FED) et Vent de colère, indiquaient dans un communiqué vouloir s’opposer « à une industrialisation éolienne massive, hors échelle, des territoires au détriment des populations, du patrimoine et des paysages ».
« Sous un faux prétexte de simplification, il s’agit en réalité de donner un pouvoir absolu aux préfets », déclarait à l’AFP Jean-Louis Butré, président de la FED, ajoutant que « depuis plusieurs années, les gouvernements essaient d’affaiblir toutes les lois qui protègent l’environnement ».
Depuis début mai, six régions françaises, et une septième dès juin, expérimentent une procédure d’autorisation unique pour construire des parcs éoliens et des méthaniseurs produisant du biogaz, afin de simplifier les démarches administratives.
Cette nouvelle autorisation unique, qui vise les installations classées pour l’environnement (ICPE), « concerne, à titre expérimental, pour une durée de trois ans, les installations de production d’énergie renouvelable (parcs éoliens et installations de méthanisation) » en Basse-Normandie, Bretagne, Midi-Pyrénées, Nord-Pas-de-Calais et Picardie, selon le décret publié au Journal officiel le 5 mai.
Pour deux régions supplémentaires, Champagne-Ardenne et Franche-Comté, la simplification concernera l’ensemble des installations classées ICPE « soumises à autorisation ». (...)