
Convoqué devant le tribunal correctionnel de Nantes, ce vendredi 7 avril, Jean-Marc Perrigot, propriétaire de deux yourtes installées sur un terrain au lieu-dit la Belletière à Nort-sur-Erdre au nord de la Loire-Atlantique vient d’être relaxé. La commune avait demandé le démontage de ces habitats légers.
Il est sorti du tribunal en levant les bras au ciel en signe de victoire, sous les applaudissements de ceux qui l’ont accompagné.l
(...) Et l’homme n’est pas rancunier pour deux sous. "Je n’en veux pas à la mairie. Ils ont respecté les règles. Depuis le temps, nous avons rencontré beaucoup d’élus locaux, départementaux et régionaux qui comme nous pensent qu’il faut que les choses changent." (...)
L’histoire commence en 2015. Jean-Marc Perrigot, chorégraphe, vit paisiblement dans sa ferme au lieu-dit la Belletière sur la commune de Nort-sur-Erdre. Il dispose d’un grand terrain constructible. Le propriétaire est alerté sur la difficulté de se loger en périphérie nantaise par Anne, une musicienne qui intervient dans les écoles. Elle a des revenus modestes et cherche un lieu convivial pour vivre près de la nature.
"A l’époque je me suis dit 6000 m² pour moi tout seul ça n’a pas de sens. Alors, j’ai construit une première yourte pour des gens que je connaissais et qui vivaient avec de tout petits salaires."
L’habitat est raccordé à l’eau, à l’électricité et au système autonome de traitement des eaux usées. Une cohabitation enrichissante naît entre les nouveaux voisins : échange de services, récupération de bois de chauffage, jardin partagé. Et pas de loyer...
Trois ans plus tard, en 2018, fort de cette expérience positive, Jean-Marc propose à Cécile et Louis, qui cherchent depuis longtemps et sans résultat un logement près de leur travail, de rejoindre l’aventure du 104 La Belletière.
Le deuxième yourte est en cours d’installation mais la municipalité s’y oppose et demande de stopper les travaux.
En Octobre 2018, Jean-Marc, Anne, Cécile et Louis sont convoqués à la mairie. Ils sont rappelés à l’ordre pour "non-demande de permis de construire". Ils ont une année pour tout démonter. "Que l’on ne puisse pas faire n’importe quoi chez soi, ça je l’entends. Si le voisin montait un immeuble de trois étages sans autorisation, je serais le premier à rouspéter", admet Jean-Marc Perrigot.
« Je n’ai rien contre les règles mais depuis 2015., la loi autorise l’habitat léger. Le problème c’est que ces règles sont à la discrétion des maires. Si j’habitais dans la commune voisine dont l’élu est venu ici, je pourrais rester sans aucun problème. »
Jean-Marc Perrigot, Propriétaire de yourtes
Dans son combat, le propriétaire est accompagné par un collectif qui lance une pétition en ligne. (...)
Le procès se tient le 3 février 2023, le jugement est renvoyé en délibéré. Ce vendredi 7 avril la jusitice vient de le relaxer. (...)