
Hier soir, je tombe sur un bout de Divergente, un film que ma fille m’a trainée voir au cinéma, comme Labyrinthe ou Hunger Games. Et je me surprends à être captivée non pas tant par l’histoire, mais par la simple dynamique de ces jeunes en action sur l’écran. Il est assez fascinant, si l’on y réfléchit deux secondes, de voir à quel point nos gosses plébiscitent des récits qui mettent en scène une jeunesse agissante alors même que nous les réduisons à l’impuissance et la soumission pendant un quart, voire un tiers de leur vie.
Nous leur interdisons l’action précisément pendant la période de leur vie la plus bouillonnante et pour bien les préparer à entrer dans un mythique âge adulte, nous les parquons dans des enclaves hors du monde.
J’observe ma fille quitter définitivement les rivages de l’enfance et se cogner aux limitations extrêmes de ce que nous appelons l’adolescence, où la chose que nous cultivons probablement le plus chez ces jeunes personnes pleines d’élan, de force, d’enthousiasme et de vigueur, c’est la passivité. Je vois bien à quel point prétendre lui apprendre la vie en l’enfermant entre quatre murs et en la vissant sur une chaise l’essentiel de la journée est une vision complètement folle et carcérale de la jeunesse. (...)