
Mahmoud Abbas a officiellement remis à Ban Ki-moon, hier, à New York, la demande d’adhésion à l’Onu de l’État de Palestine. Le secrétaire général des Nations unies l’a aussitôt transmise au Conseil de sécurité, qui l’examinera lundi.
Le dossier ne devrait pas dépasser ce stade. Car, si la candidature palestinienne obtenait les neuf voix (sur quinze) nécéssaires, lors du passage au vote, les États-Unis exerceraient leur droit de veto. Barack Obama a averti, mercredi, devant l’Assemblée générale de l’Onu : il n’y aura pas de « raccourcis » sur la voie de l’adhésion de la Palestine ; celle-ci n’interviendra qu’après un accord de paix entre les Palestiniens et Israël.
Le vote n’interviendra avant plusieurs semaines et les Palestiniens considèrent déjà une alternative : le statut d’État observateur, qui ne requiert pas le feu vert du Conseil de sécurité, mais un simple vote de l’Assemblée.
Quelques minutes après son tête à tête avec Ban Ki-moon, Mahmoud Abbas a été accueilli par un tonnerre d’applaudissements à la tribune de l’Assemblée générale. Il a précisé sa demande : il veut une Palestine reconnue dans les « frontières de 1967 », c’est-à-dire englobant la bande de Gaza et toute la Cisjordanie « avec Jérusalem-est pour capitale ». Cet État, proclamé en 1988 par l’Organisation de libération de la Palestine, a déjà été reconnu par plus de 120 pays.
Abbas a justifié sa demande par la longueur de la souffrance des Palestiniens, « depuis 63 ans », et par l’échec des négociations successives depuis les accords d’Oslo en 1993 : « Assez ! Assez ! Assez ! Mon peuple veut une vie normale. » Pour lui, la cause n°1 des échecs est l’obstination d’Israël à coloniser la Cisjordanie : « Un roc sur lequel se sont fracassés » tous les espoirs. Le chef de l’Autorité palestinienne a toutefois tendu la main à Israël, rappelant que l’OLP reconnaît Israël et souhaite vivre en paix avec lui. Il a invité le Premier ministre israélien à des discussions immédiates. (...) Wikio