
Publiée le 9 février dernier, une étude réalisée par des chercheurs du Centre Ifremer (1) Bretagne a apporté un regard nouveau sur un important épisode de déforestation, survenu au premier millénaire avant notre ère.
A cette période, la forêt tropicale d’Afrique centrale perdit une partie de son domaine forestier, remplacée par des savanes. Jusqu’à récemment, la cause supposée de cette perturbation était une baisse progressive des précipitations en Afrique centrale, dans un contexte de changement climatique régional.
Mais l’analyse d’une carotte de sédiments marins, prélevée en 1998 à environ 900 mètres de profondeur au large de la République Populaire du Congo, a remis en cause l’origine purement climatique de cette déforestation. En effet, il y a environ 3000 ans, des populations en provenance du Cameroun et du Nigeria actuels émigrèrent à travers l’Afrique subsaharienne et colonisèrent progressivement la forêt tropicale. Ces vagues de migrations bantoues, du nom de la langue parlée par ces peuples, ont entraîné une profonde mutation du peuplement d’Afrique, notamment via la diffusion de techniques agricoles et de la technologie métallurgique du fer. (...)