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France TV Info
La crise du logement en 5 chiffres
Article mis en ligne le 15 novembre 2015
dernière modification le 10 novembre 2015

Le 9 novembre, "L’Angle éco" fait le point sur l’immobilier, son prix, sa démesure et... sa crise. Alors que la trêve hivernale vient de commencer, la question de la crise du logement se pose de nouveau en France. Envolée des prix, manque d’habitations, mal-logement... plusieurs chiffres sont révélateurs de l’ampleur de cette crise.

Cinq mois de répit commencent pour des milliers de locataires. Depuis le début de la trêve hivernale, le 1er novembre 2015, toute expulsion locative est interdite dans le pays, même en cas de procédure judiciaire en cours. Cinq mois d’interdiction, puis les expulsions reprendront leur cours à partir d’avril. En 2014, 11 604 ménages ont ainsi été expulsés avec l’aide de la force publique. Un chiffre en hausse de 15% en un an.

Chaque année, la trêve hivernale repose la question de la crise du logement en France. Mais cette fois, la Fondation Abbé-Pierre – à l’origine de cette trêve – évoque une crise “sans précédent”. “A la fois parce qu’elle ne ressemble pas à celles qui ont pu sévir à d’autres périodes [...] mais aussi parce qu’elle est d’une ampleur et d’une intensité inédites”, écrit la fondation dans son dernier rapport. Aujourd’hui, 15% des Français rencontrent des difficultés à se loger.
10 millions de personnes touchées par cette crise

Les difficultés d’accès au logement – et à un logement en bon état – gagnent du terrain en France. La crise du logement “persiste, s’approfondit et s’étend à des couches de la population jusque-là épargnées”, écrit la Fondation Abbé-Pierre dans son dernier rapport. Plus d’un Français sur six est aujourd’hui atteint, de près ou de loin, par cette crise. Les plus touchées sont les personnes mal-logées : elles sont 3,5 millions en France. Parmi elles, près de 695 000 sont privées de domicile, 411 000 sont contraintes à être hébergées chez des tiers et 141 500 sont sans domicile, selon l’Insee. Entre 2001 et 2012, ce chiffre a progressé de 44% dans le pays, selon la Fondation Abbé-Pierre. Parmi ces mal-logés, on compte aussi près de 2,8 millions de personnes vivant dans des conditions de logement “très difficiles”. La plupart sont privées de confort, d’autres vivent dans un logis surpeuplé. La fondation estime enfin que 5 millions de personnes sont “fragilisées par rapport au logement”. Elles sont en situation d’impayés, en hébergement “résigné” ou vivent dans un logement en surpeuplement. (...)

La France est désormais, avec le Royaume-Uni, le pays d’Europe où l’achat immobilier coûte le plus cher. Il faut compter en moyenne huit ans de salaire annuel brut pour acheter un logement de 70 mètres carrés dans notre pays. Au Danemark, il faut deux ans de salaire.

L’érosion du pouvoir d’achat immobilier est devenue évidente en France. Entre 1995 et 2015, la dette immobilière des ménages a tout simplement doublé.(...)

Alors que des logements neufs manquent pour suivre l’évolution de la demande, le pays compte 2,64 millions de logements vides. Un chiffre en hausse : 7,8% des logements étaient vides en France en 2014, contre 6,3% il y a dix ans, selon Le Monde. Vichy, dans l’Allier, détient le triste record du taux de vacance le plus élevé de France : plus d’un logement sur cinq y est vide.

A Paris, alors que le marché est saturé, la proportion de logements vacants ou peu occupés est encore plus élevée : 14% du parc parisien correspondrait en fait à des résidences secondaires, à des logements occasionnels ou à des biens vacants, selon l’Insee. Et la capitale compte 800 000 mètres carrés de bureaux vides, selon l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur). La mairie s’est engagée à transformer un tiers de ces surfaces en logements d’ici à 2020. (...)

Les temps d’attente d’un logement social atteignent ainsi des records, notamment en région parisienne. A Paris, il faut désormais compter six ans pour obtenir un F1, neuf ans pour un F2 ou un F3, et jusqu’à dix ans pour un F4. Des données récentes montrent aussi l’ampleur du non-respect de la loi relative à la Solidarité et au renouvellement urbain (SRU), qui imposent depuis quinze ans à 1 022 communes de compter au minimum de 20% à 25% de logements sociaux. Aujourd’hui, selon Le Monde, un tiers d’entre elles ne respecteraient toujours pas cet objectif.