
« Le logement est devenu la protection première contre le coronavirus. Le domicile a rarement autant été une question de vie ou de mort. » Leilani Farha, rapporteure spéciale des Nations unies sur le droit à un logement convenable, a tiré la sonnette d’alarme mercredi 18 mars alors que la pandémie de coronavirus continuait à progresser dans le monde. « J’exhorte les États à prendre des mesures extraordinaires pour garantir le droit au logement pour tous et se protéger contre la pandémie », a poursuivi l’experte.
En France, la population est confinée depuis le mardi 17 mars, midi. Quid des SDF, des sans-abri à la rue ou des migrant·es entassé·es dans des squats ou des bidonvilles ?
Outre la menace du Covid-19 sur leur organisme souvent affaibli par la grande précarité, les personnes sans domicile sont mises en grande difficulté par les mesures de confinement. (...)
Leur survie est également menacée par la raréfaction de leurs ressources. En cause : l’absence de passants dans les rues, l’affaiblissement du soutien des associations dont les bénévoles sont moins mobilisables, ce qui compromet par exemple les distributions alimentaires. »
Pour certaines personnes en situation de grande exclusion, faire la manche n’est en effet plus possible dans des rues vides ou presque. Par ailleurs, de nombreuses associations s’appuient sur des bénévoles, souvent à la retraite, pour maintenir le lien avec ces populations et procéder notamment à la distribution alimentaire. Le fonctionnement de ces organisations est aujourd’hui bouleversé, privées de bénévoles désormais confiné·es.
Des chambres d’hôtel réquisitionnées
Le gouvernement a d’abord répondu à l’urgence du logement. Dans un communiqué publié mercredi 18 mars, le ministère de la Cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales s’est engagé à maintenir la trêve hivernale jusqu’au 31 mai, à créer des structures dites de « desserrement » pour y accueillir les sans-abri contaminé·es –et dont l’état de santé ne nécessite pas d’hospitalisation– et à réquisitionner des chambres d’hôtel pour y installer des personnes sans domicile et leur permettre de se protéger du virus. « Ces mesures sont bonnes. Les associations les souhaitaient », réagit Alain Christnacht du Samusocial. Contacté, le ministère des Solidarités et de la santé n’a pas répondu à nos sollicitations concernant ce délai de carence et la distribution alimentaire.
Mardi 31 mars, le ministre du Logement a annoncé la mise en place d’un dispositif de chèques-services de 15 millions d’euros, pour 60.000 personnes sans domicile fixe, leur permettant d’acheter de la nourriture ou des produits de santé ou d’hygiène.
Le ministre a promis une enveloppe de 50 millions d’euros, la réquisition de 2.000 chambres d’hôtel. Une semaine plus tard, le ministère du Logement a annoncé en mobiliser 5.000 supplémentaires.
Concernant les centres de « desserrement », « trois centres ont déjà ouvert, à Paris, dans le nord de la France et à Toulouse. C’est plus de 250 places que nous sommes en train d’ouvrir, on pourra monter jusqu’à 2.900 places si cela est nécessaire ». Contacté, le ministère des Solidarités et de la santé n’a pas répondu à nos sollicitations concernant ce délai de carence et la distribution alimentaire.
Mardi 31 mars, le ministre du Logement a annoncé la mise en place d’un dispositif de chèques-services de 15 millions d’euros, pour 60.000 personnes sans domicile fixe, leur permettant d’acheter de la nourriture ou des produits de santé ou d’hygiène.
Les SDF, « un impensé » en début de confinement
« Il y a eu un moment de flottement au sein du gouvernement. Le confinement s’est transformé par exemple en refoulement pour les populations soit à la rue, soit dans les bidonvilles, soit dans les squats, commente Yannick Le Bihan, directeur des opérations France à Médecins du monde. On a également pu observer des cas de personnes à la rue, verbalisées parce que pas confinées chez elles. Par définition, [les SDF] n’ont pas de chez-eux. Clairement, il y a eu un impensé sur le sujet mais on assiste à un début de réveil, qu’on va observer de très près. » Ainsi, plus de 700 migrant·es du bidonville d’Aubervilliers ont été mis·es à l’abri dans des gymnases et des hôtels le 24 mars.
Concernant la polémique autour des SDF verbalisés à Lyon (depuis démentie par le préfet), mais aussi à Paris ou encore Bayonne, le ministère de l’Intérieur a affirmé à Slate.fr que « les policiers et gendarmes ne verbalisent pas les SDF, même s’ils se trouvent sans attestation ». Contacté, le ministère des Solidarités et de la santé n’a pas répondu à nos sollicitations concernant ce délai de carence et la distribution alimentaire.
Mardi 31 mars, le ministre du Logement a annoncé la mise en place d’un dispositif de chèques-services de 15 millions d’euros, pour 60.000 personnes sans domicile fixe, leur permettant d’acheter de la nourriture ou des produits de santé ou d’hygiène.
Si la mise à l’abri des plus fragiles semble être une priorité pour le gouvernement, Yannick Le Bihan prévient : « Le problème majeur auquel on va aussi devoir faire face, c’est la question de l’alimentation. » Pour y répondre, le Samusocial a lancé aux entreprises et aux particuliers un appel aux dons de tickets restaurant.
Emmaüs Solidarité et la Fondation Abbé Pierre ont également lancé un appel aux dons Contacté, le ministère des Solidarités et de la santé n’a pas répondu à nos sollicitations concernant ce délai de carence et la distribution alimentaire.
Mardi 31 mars, le ministre du Logement a annoncé la mise en place d’un dispositif de chèques-services de 15 millions d’euros, pour 60.000 personnes sans domicile fixe, leur permettant d’acheter de la nourriture ou des produits de santé ou d’hygiène.
Maintenir le lien, coûte que coûte
Le maintien de l’activité des associations auprès des plus démuni·es demeure une nécessité mise à mal par la maladie et le confinement. Personnels confinés, en quarantaine, à la maison pour garder les enfants... face à cette crise inédite, chacun·e se réorganise aussi rapidement que possible. Afin de protéger ses équipes et leur permettre de poursuivre leur travail auprès des plus fragiles, le Samusocial demande des équipements pour ses salarié·es.
« Nous demandons qu’ils soient prioritaires, après les soignants, pour les équipements de protection, dont le manque reste criant. » Contacté, le ministère des Solidarités et de la santé n’a pas répondu à nos sollicitations concernant ce délai de carence et la distribution alimentaire.
Mardi 31 mars, le ministre du Logement a annoncé la mise en place d’un dispositif de chèques-services de 15 millions d’euros, pour 60.000 personnes sans domicile fixe, leur permettant d’acheter de la nourriture ou des produits de santé ou d’hygiène.
Au 17 mars, près de 19.000 volontaires avaient rejoint la réserve sanitaire, désormais forte de 40.000 personnes. Selon le Samusocial, l’ARS étudierait la possibilité d’y recourir pour renforcer les équipes des associations. Ces dernières se trouvent face à un défi inédit sur le territoire français : gérer une crise qui frappe l’ensemble du pays et durera plusieurs semaines au moins.
« Il faut également prendre en compte la capacité des autorités à se réorganiser. On leur laisse quelques jours pour s’adapter », soulevait Yannick Le Bihan, de Médecins du monde, au début du confinement, ajoutant qu’il souhaitait « des réponses concrètes » dès la deuxième semaine. Des réponses sur l’urgence alimentaire mais aussi sur un accès à la santé universel et sans condition pour l’ensemble des personnes vivant sur le territoire français, et ce quelle que soit leur situation administrative. Contacté, le ministère des Solidarités et de la santé n’a pas répondu à nos sollicitations concernant ce délai de carence et la distribution alimentaire.
Mardi 31 mars, le ministre du Logement a annoncé la mise en place d’un dispositif de chèques-services de 15 millions d’euros, pour 60.000 personnes sans domicile fixe, leur permettant d’acheter de la nourriture ou des produits de santé ou d’hygiène.
Contacté, le ministère des Solidarités et de la santé n’a pas répondu à nos sollicitations concernant ce délai de carence et la distribution alimentaire.
Mardi 31 mars, le ministre du Logement a annoncé la mise en place d’un dispositif de chèques-services de 15 millions d’euros, pour 60.000 personnes sans domicile fixe, leur permettant d’acheter de la nourriture ou des produits de santé ou d’hygiène.