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La construction des classes dangereuses
Article mis en ligne le 11 août 2010
dernière modification le 9 août 2010

Lorsqu’en juillet 2001, Jacques Chirac, au plus bas dans les sondages, et mis en cause dans de multiples affaires de corruption, voulut se « remettre en selle » pour l’élection présidentielle d’avril 2002, que croyez-vous qu’il fît ? Il usa, souvenez-vous, d’une stratégie déjà fort ancienne et usée jusqu’à la corde, mais toujours efficace : un discours apocalyptique stigmatisant une « explosion » de la violence et de l’insécurité et préconisant « l’impunité zéro ». L’histoire se répète aujourd’hui de manière troublante, à ceci près que son successeur est encore plus bas dans les sondages, que la corruption du système Sarkozy est encore plus profonde et patente que celle du système Chirac, que le président entre en campagne un an plus tôt et que sa rhétorique « sécuritaire » va encore plus loin dans le mensonge et l’abjection – jusqu’à assumer, dans son plus simple appareil lepéniste, l’incrimination directe et explicite des immigrés et la réhabilitation des solutions vichystes (comme la dénaturalisation). Bref : la situation est suffisamment préoccupante pour qu’on revienne sur les fondements du consensus sécuritaire qui rend possible les actuelles surenchères....

...l’insécurité telle qu’elle est problématisée dans le débat public est un mythe....

...La thèse selon laquelle la « violence des jeunes » connaît une expansion sans précédent, justifiant une « adaptation » de la réponse politique dans le sens d’une plus grande « fermeté », se fonde en grande partie sur une instrumentalisation des chiffres de la délinquance...