
L’épouse du docteur Eric Loupiac souhaite porter plainte contre Olivier Véran et Agnès Buzyn, ainsi que contre l’ARS de Bourgogne-Franche-Comté et le directeur de l’hôpital de Lons-le-Saunier, où exerçait son mari.
« J’irai très loin. » Plus d’une semaine après que son mari, Eric Loupiac, médecin urgentiste à l’hôpital de Lons-le-Saunier (Jura), est mort du Covid-19 à l’âge de 60 ans, son épouse, Claire Loupiac, ne décolère pas.
La veuve de cette figure locale, qui était déléguée syndicale de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF), déclare au Monde qu’elle va porter plainte, « à plusieurs niveaux, pour négligence et mise en danger de la santé d’autrui ».(...)
« S’il y avait eu des masques FFP2, mon mari serait encore là »
« J’attends que justice soit rendue, que les coupables soient trouvés et qu’ils s’expliquent pour cette négligence qui a causé la mort de mon mari, confie Mme Loupiac. Dès décembre [2019], il m’avait dit qu’on ne serait pas prêt à l’hôpital s’il y avait une catastrophe. On a sous-estimé le manque d’équipements, notamment en masques. J’en veux à ceux qui ont mal géré la crise au niveau national. Depuis le 26 février, on vivait confinés. Mon mari avait anticipé la vague. Le gouvernement a mis trois semaines à confiner la population, le 17 mars, après les élections municipales. » (...)
Selon Mme Loupiac, c’est lors de « sa garde du week-end du 6-8 mars », au cours duquel il n’y avait que des masques chirurgicaux, que son mari aurait été contaminé. « Il y a eu un vol de masques aux urgences de Lons-le-Saunier, lors de sa deuxième garde de week-end le 15 mars. S’il y avait eu des masques FFP2, mon mari serait encore là, estime-t-elle.
Il avait réclamé un sas d’entrée pour trier les patients “suspects Covid” ou non. La direction a refusé et a mis quinze jours à le mettre en place. »
Contacté, Guillaume Ducolomb, le directeur de l’hôpital, dément avoir pris le moindre retard. (..)