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France Bleu
La colère de la Confédération paysanne contre la préfète de l’Ardèche
Article mis en ligne le 20 octobre 2020

Les marchés, brocantes, foires et vide-greniers, en Ardèche, doivent respecter une jauge maximale de cent clients. Un arrêté préfectoral a été pris ce jeudi 15 octobre. "Une décision injuste qui favorise encore les grandes surfaces", selon la Confédération paysanne 07.

"Encore une fois, ce sont les paysans qui subissent. On a commencé en mars avec un confinement total. Les consommateurs ne pouvaient plus se nourrir localement, ils devaient passer par les grandes surfaces ... Tout le monde était d’accord pour dire que c’était un aberration de fermer les marchés. La préfète s’est même battue pour rouvrir un maximum de marchés aux mois d’avril et mai et là c’est reparti, elle pénalise à nouveau les marchés. Et à nouveau les grandes surfaces sont épargnées. Cet arrêté est scandaleux", s’énerve Carole Pouzard, co-porte-parole de la Confédération paysanne de l’Ardèche.

"Les producteurs sur les marchés vont attendre les clients... Pendant ce temps, les grandes surfaces vont faire plus de profits."

Selon elle, cet arrêté préfectoral instaure une "concurrence déloyale" entre les producteurs proposant leurs produits en vente directe et la grande distribution. "Déjà cette nouvelle restriction sera difficile à mettre en œuvre : il y a plein d’artères , de petites rues qui amènent à certains marchés alors cela demande une grosse organisation aux municipalités, sauf si elles décident de cloisonner leur ville. Ensuite, si les gens savent que sur les marchés c’est compliqué, ils ne vont plus venir. (...)

Une phrase de la préfète ne passe pas

Carole Pouzard est directement concernée. L’éleveuse à Aubignas, près du Teil vend directement ses fromages sur les marchés. Elle a donc bondi lorsque Mathieu Poisson, syndicaliste à la Confédération paysanne également lui a rapporté des propos tenus par la préfète ce vendredi, lors d’une réunion avec entre autres la Confédération paysanne et le président de la chambre d’agriculture de l’Ardèche. Françoise Souliman aurait déclaré que les consommateurs respecteraient mieux les distances de sécurité dans les rayons des grandes surfaces que sur les marchés de plein air. Mathieu Poisson insiste "Nous lui avons demandé de répéter ce qu’elle avait dit pour être sûrs et elle l’a répété".

"C’est complètement faux donc on a été outrés", ajoute Carole Pouzard. "Je pense que madame la préfète ne va pas souvent faire ses courses au marché parce qu’elle verrait qu’on fait attention. Dimanche encore j’étais au marché, les gens gardaient leurs distances, ils ne servent pas directement en fruits et légumes. Je pense que ça craint moins qu’en grande surface. Là-bas les clients prennent un charriot qui a déjà été touché et restent une heure dans un endroit fermé." (...)