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La bataille des intermittents pose la question de la précarisation croissante du travail
Article mis en ligne le 29 avril 2016

Depuis dimanche 24 avril, des intermittents du spectacle occupent le théâtre de l’Odéon pour défendre l’assurance-chômage. Mardi soir 26 avril, ils ont investi la Comédie Française. Huit théâtres sont aussi occupés à Toulouse, Bordeaux, Caen, Strasbourg, Montpellier, Rennes. Une bataille qui pose la question de la protection des travailleurs précaires, de plus en plus nombreux.

Depuis dimanche 24 avril, des intermittents du spectacle occupent le théâtre de l’Odéon pour défendre l’assurance-chômage. Mardi soir 26 avril, ils ont investi la Comédie Française. Huit théâtres sont aussi occupés à Toulouse, Bordeaux, Caen, Strasbourg, Montpellier, Rennes. Une bataille qui pose la question de la protection des travailleurs précaires, de plus en plus nombreux.

Ils l’avaient promis lundi soir 25 avril, du haut du balcon du théâtre de l’Odéon occupé. « Si le ministère de la Culture ne nous donne pas de salle pour notre AG, on restera ici mardi et on occupera d’autres théâtres ». Ils l’ont fait (...)

La Coordination des intermittents et précaires dénonce notamment la volonté « d’économiser 800 millions d’euros par an sur le dos des chômeurs, dont 185 millions sur les intermittents du spectacle, au nom de la dette publique (...) alors que 6 sur 10 sont dépourvus d’allocation » et « exige la sortie du MEDEF des instances » de dialogue social. (...)

« Ce qui se passe à Odéon est aussi la preuve de l’efficacité de Nuit debout, beaucoup de gens s’agrègent pour soutenir différentes actions », explique un habitué des AGs de République. Mardi soir, des cheminots et des postiers ont rejoint Odéon pour appeler à la convergence et la grève générale, en préparation de la journée du jeudi 28 avril.
Un enjeu pour tous les travailleurs précaires

Pour Samuel Churin, de la CIP, la lutte des intermittents a vocation à se généraliser. Elle « s’adresse à tous les précaires, aux chômeurs, aux salariés : aux intermittents du travail et pas uniquement du spectacle ». Ceux-ci sont plus visibles, mais l’intermittence du travail est aujourd’hui la norme. (...)

Ce régime est donc un « symbole » que le MEDEF cherche à attaquer faisant passer les intermittents « pour des privilégiés ». Le symbole, pour M. Churin, d’un « autre modèle de l’indemnisation des chômeurs, déjà défendue par le Conseil National de la Résistance, avec des droits attachés à la personne et pas à un emploi de plus en plus rare et discontinu ».

Julie, de la CGT Spectacle, reste toutefois méfiante sur la généralisation du statut d’intermittent. « Dans des secteurs comme l’hôtellerie et la restauration, beaucoup de précaires se battent pour obtenir des CDI, et obtiennent des victoires. Généraliser le statut d’intermittent peut risquer d’entériner les formes d’emploi précaire. » Pierre nuance : « Le danger est de le faire au rabais, comme pour le revenu de base qui peut être instrumentalisé par les patrons pour démonter la protection sociale. » Entre régime d’intermittence, revenu de base ou salaire à vie, le débat est ouvert pour sécuriser de nouvelles formes de revenu dans une société où l’emploi stable et le travail humain semblent se raréfier. (...)