
La Vallée de Javari, région d'Amazonie où ont disparu un journaliste britannique, Dom Phillips et un expert brésilien des peuples autochtones, Bruno Araujo Pereira, est une zone forestière parmi les plus denses de la planète #AFP
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— Agence France-Presse (@afpfr) June 10, 2022
En Amazonie, disparition d’un journaliste britannique et d’un expert brésilien
Le journaliste britannique Dom Phillips et le spécialiste brésilien des peuples autochtones, Bruno Araujo Pereira, ont disparu dans la Vallée de Javari, une région reculée d’Amazonie. Très expérimentés et fin connaisseurs de la région, les deux hommes n’ont plus été vu depuis dimanche, alors qu’ils avaient reçu des menaces. (...)
La jungle de la Vallée de Javari, l’une des plus denses de la planète
La Vallée de Javari, région reculée d’Amazonie où ont disparu un journaliste britannique, Dom Phillips, et un spécialiste brésilien des peuples autochtones, Bruno Araujo Pereira, est une zone forestière parmi les plus denses de la planète, refuge d’une vingtaine de peuples isolés.
Plus grand que l’Autriche
Située dans l’Etat de l’Amazonas (nord-ouest), à la frontière avec le Pérou, la Vallée de Javari est une immense réserve indigène établie en 2001. Elle couvre 85.000 km2, soit un territoire plus grand que l’Autriche.
La région compte environ 6.300 habitants. Elle est la deuxième plus grande réserve du Brésil, après celle des Yanomami (nord-est) qui s’étend sur 96.000 km2.
Refuge pour les Indiens
Vingt-six peuples indigènes vivent dans la réserve, dont 19 ont peu ou aucun contact avec le monde extérieur ou d’autres tribus. Pour ces peuples isolés, la Vallée de Javari représente l’un des derniers refuges.
"La Vallée de Javari est le lieu dans le monde qui abrite le plus grand nombre de tribus isolées", selon l’ONG Survival International qui défend les droits des indigènes.
Forêt tropicale (...)
"La région est connue pour être difficile", ajoute Fiona Watson. "L’opération pour essayer de localiser Bruno et Dom est un immense défi".
Invasions
L’isolement de la zone en fait un lieu de prédilection pour les trafiquants de drogue, qui tirent parti de la très faible présence de l’Etat et de la porosité de la frontière avec le Pérou, deuxième producteur mondial de cocaïne après la Colombie.
Les terres indigènes sont aussi régulièrement envahies par des exploitants de bois illégaux, des chercheurs d’or et des braconniers, selon les experts. (...)
Bruno Araujo Pereira, ancien chef de programme à la FUNAI, organisme gouvernemental brésilien chargé des peuples autochtones, a lutté pendant toute sa carrière contre ces invasions, ce qui lui a valu de nombreuses menaces, y compris de mort.
Il a notamment aidé des communautés locales à organiser des patrouilles pour surveiller leurs terres. Au moment de sa disparition, il devait rencontrer un chef local concernant ce projet, selon les informations dévoilées par des organisations indigènes.