
Pour avoir fragmenté les études d’impact environnemental du projet d’aéroport de Notre Dame des Landes, la France se voit poursuivie par la Commission européenne, qui a engagé une procédure d’infraction au droit européen. Le Conseil national de protection de la nature a par ailleurs donné un avis défavorable à la destruction du campagnol amphibie. La légalité du projet d’aéroport a du plomb dans l’aile.
Accueil > Ecologie > La Commission européenne siffle la fin de partie pour l’aéroport de Notre Dame (...)
Ecologie
La Commission européenne siffle la fin de partie pour l’aéroport de Notre Dame des Landes
Hervé Kempf (Reporterre)
vendredi 18 avril 2014
Recommander cette page
Facebook
Twitter
Pour avoir fragmenté les études d’impact environnemental du projet d’aéroport de Notre Dame des Landes, la France se voit poursuivie par la Commission européenne, qui a engagé une procédure d’infraction au droit européen. Le Conseil national de protection de la nature a par ailleurs donné un avis défavorable à la destruction du campagnol amphibie. La légalité du projet d’aéroport a du plomb dans l’aile.
C’est sans doute le plus rude coup juridique qui est porté par la Commission européenne au projet d’aéroport de Notre Dame des Landes : selon une information révélée hier par Presse Océan et confirmée dans la journée par plusieurs sources, la Commission a adressé une mise en demeure au gouvernement français.
Dans cette lettre, Bruxelles interroge la France sur "l’absence de certaines évaluations d’impact environnemental, qui doivent notamment faire figurer les effets notables probables sur l’environnement, y compris les effets secondaires et cumulatifs. Une telle évaluation aurait dû être établie au moins avant la publication des arrêtés de décembre qui permettent d’initier les travaux d’aménagement de l’aéroport du Grand Ouest et de desserte routière désormais à tout moment". (...)
la Direction générale Environnement de la Commission estime que les autorités françaises n’ont pas respecté les règles européennes, omettant de soumettre « à une évaluation stratégique environnementale les plans et programmes fixant le cadre pour la construction d’un aéroport », recensant notamment « les effets notables sur l’environnement, y compris les effets secondaires et cumulatifs ». Ceci aurait dû être fait pour « l’ensemble des infrastructures du projet d’aéroport Grand Ouest (c’est à dire : dessertes routières, tram-train, TGV) ». (...)
Le gouvernement serait certes en droit de passer en force, la procédure européenne d’infraction n’étant pas suspensive. Mais la position affichée par la ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, est d’attendre "la fin des recours", ce qui devrait prendre… un certain temps.
Car outre cette procédure, de nombreux recours sont dans les tuyaux juridiques.
Le campagnol amphibie est toujours vivant (...)
Considérant l’avis du CNPN et la procédure lancée par la Commission européenne, on peut penser que le tribunal administratif serait particulièrement attentif à tous les points de droit...
A Notre Dame des Landes, l’optimisme se porte bien.