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La Colombie exige la paix, la justice sociale et la dignité
Article mis en ligne le 30 novembre 2019
dernière modification le 29 novembre 2019

En Colombie, dans le conflit qui oppose les classes subordonnées et le gouvernement central, le gouvernement veut imposer, par le sang et le feu s’il le faut, ses politiques et sa vision de la société, selon lesquelles : 1) La société est subordonnée aux relations du marché néolibéral ; 2) Le peuple doit rester stoïque, léthargique et zélé ; 3) Le capital et les privilèges de classe sont prioritaires sur la vie et la dignité ; 4) La différence est niée et le différencié doit disparaître ; 5) Le manichéisme, la haine et l’exclusion restent les sources du pouvoir ; 6) le bruit assourdissant d’une Colombie qui s’effondre doit être mis sous silencieux.

Cette dynamique, qui, en Colombie et dans une grande partie de Notre Amérique, a survécu depuis l’époque coloniale, qui s’est reproduite depuis l’indépendance et s’est intensifiée dans l’étape néolibérale en raison des relations directes avec l’empire américain, a fait de notre continent l’un des plus inégaux au monde et de la Colombie le deuxième pays le moins égalitaire du continent américain et elle est parmi les dix pays les plus inégalitaires de la planète. (Monterrosa, 2017)

Cette inégalité se traduit par une violence directe contre le peuple colombien et trouve sa source dans l’augmentation incontrôlée de l’exploitation, de la dépossession, de l’oppression et de l’exclusion de la part d’une classe capitaliste à caractère féodal et violent, qui s’est incrustée dans les structures historiques de l’Etat colombien. Un Etat qui, selon certaines institutions, est la plus ancienne « démocratie » d’Amérique latine, considérant comme « démocratiques » le génocide comme pratique sociale, l’exclusion de la politique de 99% du peuple colombien, les inégalités dans la gestion gouvernementale, la léthargie et la haine comme pierre angulaire des rapports sociaux et économiques. (...)

Après cette brève introduction des relations qui prévalent dans Notre Amérique et dans notre pays, la Colombie, ces derniers mois c’est un cri ¡Basta ya ! qui s’entend face à tant de haine, d’exclusion politique et sociale, de politique de guerre, face à un système qui bénéficie à 1% de la société, au racisme, au patriarcat, au sexisme, à l’écocide comme modèle de développement, entre autres éléments désastreux imposés par la violence dans notre territoire. (...)

Le projet de réforme du travail inclut, entre autres points, la flexibilisation et la déréglementation du monde du travail avec l’introduction du travail horaire, la réduction de 25% du salaire pour les moins de 28 ans, la suppression des heures supplémentaires, des majorations pour le travail de nuit et lors des jours fériés et des indemnités de licenciement.

De même, la réforme des retraites vise à relever le montant des cotisations et l’âge de départ à la retraite, à supprimer le régime de la caisse primaire publique de retraite et à transférer les charges de cotisation de l’employeur à l’employé, entre autres dynamiques totalement régressives qui ne bénéficient qu’au grand capital et au capital financier, et accroit le taux de surexploitation du travail pour le peuple colombien. (Semanario Voz, 2019)

Une autre politique qui va coûter cher, c’est la consolidation de la Holding Financière, qui transfère le caractère discrétionnaire de l’administration des entreprises publiques de l’État à un organisme autonome et répondant aux besoins du privé et qui sous-tend une transition vers leur privatisation afin de promouvoir les Partenariats Public-Privé, ce qui n’est rien de plus qu’un transfert de fonds publics vers le grand capital.