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L’Humanité
LIBERTÉS. LE LONG COMBAT DES OUVRIÈRES TURQUES FACE À YVES ROCHER
Article mis en ligne le 5 octobre 2018

En Turquie, la direction de Flormar, une filiale à 51 % du groupe de cosmétiques, a licencié ses salariés, en majorité des femmes, coupables à ses yeux de s’être syndiqués.

Ilknur Arslan n’est pas du genre à baisser la tête. Ce 20 septembre, devant les portes du siège du groupe Yves Rocher à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), où les cadres de l’entreprise passent en faisant mine de ne pas la voir, elle est le grain de sable qui dérange. Avec quelques-unes de ses collègues, soutenues par une poignée de syndicalistes français, de membres du syndicat turc Petrol-Is et par le secrétaire général adjoint de la fédération syndicale internationale IndustriALL Global Union, Kemal Ozkan, elle a fait le voyage depuis la Turquie pour témoigner d’une réalité que le numéro un du cosmétique dans l’Hexagone a jusque-là préféré ignorer. Celle d’une répression antisyndicale féroce qui frappe les employés de l’usine d’une filiale détenue à 51 % par le groupe français, à 2 300 kilomètres à vol d’oiseau d’Issy-les-Moulineaux.

Discrimination et conditions de travail insupportables

Ilknur était salariée depuis huit ans chez Flormar, dans l’usine située à Gebze, près d’Istanbul, en Turquie. Huit ans à manipuler des produits chimiques à longueur de journée pour fabriquer des cosmétiques. Jusqu’à ce jour de mai où elle a été mise à la porte de l’usine avec 131 autres travailleuses et travailleurs, sur les quelque 400 que compte le site. Son seul tort : s’être syndiquée. « Nous sommes une grande majorité de femmes à travailler dans ce secteur, et pourtant, les salaires que nous touchons sont très inférieurs à ceux des hommes. La direction avait promis des augmentations,... (...)

SumOfUs a réussi à convaincre Yves Rocher de recevoir les ouvrier-es après de longues heures de silence radio. Suite à quelques appels téléphoniques insistants et au regard du nombre impressionnant de signatures de la pétition, une représentante de la direction est venue à notre rencontre avant d’inviter les ouvrières et le représentant d’industriALL à la table des négociations.

Une heure plus tard, aucune promesse du côté d’Yves Rocher, mais la satisfaction que le combat des ouvriers turcs est entendu par Yves Rocher qui avait jusque-là oser prétendre ne rien avoir à faire avec Flormar… Alors que le groupe français est actionnaire majoritaire à 51 % !

C’est une première victoire pour les ouvriers licenciés, mais nous devons rester vigilants et déterminés, car pour l’instant, Yves Rocher ne s’est engagé sur rien.

Nous avons donc encore besoin de votre soutien. Cette mobilisation prouve que lorsque nous unissons nos forces, nous obtenons des résultats.

Plus d’informations :

La pétition, lancée par le mouvement international de consommateurs SumOfUs en partenariat avec le syndicat international IndustriALL, a recueilli plus de 124,000 signatures.

Plusieurs syndicats, travailleurs et militants se sont rendus au siège parisien d’Yves Rocher pour protester contre la casse syndicale en Turquie, Communiqué de SumOfUs et de IndustriALL, 21 septembre 2018
LIBERTÉS. LE LONG COMBAT DES OUVRIÈRES TURQUES FACE À YVES ROCHER, L’Humanité, 3 octobre 2018
LE GROUPE ROCHER ACCUSÉ DE CASSE SYNDICALE DANS UNE USINE EN TURQUIE, Novethic, 8 août 2018
En Turquie, dans une filiale d’Yves Rocher, la traque aux syndiqués ne passe pas, Mediapart, 11 septembre 2018