
Pourquoi la Tunisie a décidé d’en finir avec Zine Abidine Ben Ali ?
"Ben Ali, dégage !"
Non ! ce n’est pas la réponse à un président qui réclamait expressément "Casse-toi, pauv’con !", mais l’ultime consigne d’une manifestante révoltée contre "Ben Azi" (on surnommait ainsi le président en Tunisie), dont le peuple a eu raison après 23 ans de tyrannie !
Mais parmi les cris de la foule, le plus surprenant, c’est d’en entendre certains hostiles à la France comme : "Ben Ali Assassin, Sarkozy Complice".
Alors le gouvernement français dans tout ça ? Pas plus lamentable que d’habitude. Le président et son premier ministre brillent par leur silence . Le refus, embarrassé, d’accueillir sur le sol français, le président tunisien en fuite (même si des membres de sa famille sont déjà à Paris), comme on fit si complaisamment pour le sanguinaire haïtien Duvalier (Président à vie), plus connu sous le surnom de Bébé Doc.
Le gouvernement Sarkozy aura soutenu et chouchouté le successeur autoproclamé de Bourguiba, jusqu’à la dernière seconde. Le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, sur Canal Plus le 09 janvier, tenait des propos pour le moins indulgents à l’égard du dictateur tunisien déchu : " Dire que la Tunisie est une dictature univoque, comme on le fait si souvent, me semble tout à fait exagéré." !!! … Il est vrai qu’il est plus enclin à intervenir pour promouvoir le tendancieux court-métrage : "Mon copain Rachid", réalisé par Philippe Barassat en 1998 (film qui parle d’un gamin fasciné par le gros sexe de son copain adolescent Rachid…), qu’à juger objectivement la situation dramatique que vit le peuple tunisien depuis si longtemps.
Tout aussi incompréhensible et hallucinante, mais significative de l’attitude de notre pays, la scandaleuse proposition faite le mardi 11 janvier à l’Assemblée Nationale par la ministre des Affaires Étrangères Mme Alliot-Marie, d’apporter aux gouvernements tunisien et algériens, le savoir-faire de la France en matière sécuritaire : " Nous proposons que le savoir-faire qui est reconnu dans le monde entier de nos forces de sécurité permette de régler des situations sécuritaires de ce type. C’est la raison pour laquelle nous proposons aux deux pays...", alors que l’armée tunisienne était déployée dans la capitale et que des morts se comptaient déjà par dizaines.
Mais le peuple tunisien ne veut pas de l’option militaire.
Que l’espérance née en Tunisie se propage en Algérie, au Maroc, ou en Égypte, pour que rien ne soit plus comme avant ! Même si l’Histoire est lente. Très lente.