Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Reporterre
L’intervention militaire sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes saccage la nature
Article mis en ligne le 18 mai 2018
dernière modification le 17 mai 2018

L’opération militaire lancée contre la Zad de Notre-Dame-des-Landes le 9 avril a saccagé l’environnement. Sols écrasés, arbres abattus, nature polluée par les gaz et les résidus de plastique, animaux perturbés en pleine saison de reproduction… les Naturalistes en lutte listent les dommages faits à cet écosystème exceptionnel.

(...) Une alerte relayée par plusieurs Naturalistes en lutte. « Comme chacun le sait, ou devrait le savoir, (mais cela ne semble pas être le cas pour quiconque dans ce gouvernement), avril est un mois décisif pour la plus grande partie des populations d’espèces animales et végétales, écrivent-ils sur leur site. Décisif, car c’est à cette époque de l’année que les végétaux déploient leur feuillage et se couvrent de fleurs accueillantes pour les butineurs. Décisif car, pour la faune, c’est le temps des amours et de la naissance des jeunes, qui assureront le maintien et la survie de l’espèce pour les années futures. » (...)

Pour comprendre ce qui se trame dans le bocage, Jean-Marie nous emmène à travers les prairies humides, sur les traces des lieux de vie détruits par les pelleteuses. Du jardin permacole de la « Noue non plus » ne subsistent que quelques topinambours accrochés à leur butte. « Ils ont transformé le potager et la cabane en terre paille en bourbier, se désole le botaniste. Si c’est comme ça qu’ils pensent préserver la vocation agricole de la Zad… »

« Un risque fort de destruction direct de la faune et de la flore »
Des Cent noms au Far West, ce sont partout les mêmes images de terre retournée en grosses mottes asséchées par le soleil, d’arbres à moitié arrachés et d’objets divers — bidon en plastique, livre, selle de vélo — enfouis dans le sol. « Les personnes qui habitaient ici étaient très respectueuses de l’écosystème, très conscientes écologiquement, précise Jean-Marie. C’est très choquant de voir leur lieu de vie saccagé. » (...)

D’après les Naturalistes en lutte, les passages d’engins et de militaires, notamment de nuit, ont pu écraser et tuer nombre de batraciens et de micromammifères (campagnols, hérissons, musaraignes). Les armes chimiques utilisées se révèlent ainsi des composés extrêmement toxiques pour des organismes de faible masse corporelle « qui peuvent être contaminés, soit par inhalation, soit par ingestion d’aliments contaminés soit, comme pour les amphibiens, par contact avec la peau ». Sur leur site, ils précisent : « Une grenade lacrymogène peut recouvrir une surface de 800 m² d’un nuage irritant déployé sur une hauteur de 3 à 5 m. Bien que leur composition chimique ne soit pas parfaitement connue, nous savons que les gaz contiennent du 2-chlorobenzylidene malononitrile (CS) de faible toxicité pour les êtres humains (…) Mais le poids d’un insecte, d’un oiseau, d’un amphibien, d’une chauve-souris ou d’une musaraigne n’est pas celui d’un homme ! »

L’onde de choc des grenades de désencerclement, qui génèrent un impact sonore dépassant les 150 dB, est susceptible d’affecter les chauves-souris. Sans compter les quelque 48.000 capsules en plastique de gaz et les dizaines de milliers de fragments de plastique de grenades disséminés un peu partout pour des centaines d’années.

La menace pour le bocage de l’agriculture intensive (...)