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Reporterre
L’intervention militaire se poursuit sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes
Article mis en ligne le 9 avril 2018

17h45 - La maison des Cent Noms est à son tour déchiquetée par les engins de destruction sous des nuages de lacrymos. « Arrêtez de détruire ma maison ! » pleure de rage une de ses habitantes.

16h35 - Cyril Bouligand, paysan solidaire, membre du collectif Copain 44, a passé la journée sur place et raconte à Reporterre :
Les forces de l’ordre sont parties de l’est de la zone et progressent tranquillement en démolissant toutes les cabanes qui se trouvent sur leur chemin. On ne sait pas où elles vont s’arrêter, elles ne laissent rien derrière elles. Elles débarquent avec des gardes mobiles, balancent des grenades lacrymogènes partout pour définir leur périmètre. Puis une pelleteuse arrive, et fait tout tomber.

Elles ont même atteint les Cent Noms… Ce n’est pas encore démoli, mais les gens sont contraints de plier bagage. Il y avait là des moutons, des ânes. C’était tout un projet collectif d’élevage, de maraîchage. On a un peu de mal à comprendre ce qui se passe : l’État nous disait qu’il était prêt à réfléchir à des projets, agricoles ou autres, à permettre à ceux qui les portaient de rester. Cela fait quasiment sept ans qu’on travaille à des projets de société alternative. Des gens y mettent une énergie folle, bâtissent leurs lieux de vie. L’État démolit tout sans même prendre le temps de s’attarder sur ce qui a pu se construire ici. »

14h40 - La bataille de mottes de boue contre les gendarmes mobiles se poursuit non loin des Cent Nom, indique notre journaliste sur place. L’évacuation du toit du hangar est achevée. Les gendarmes nettoient leurs matraques et boucliers maculés. En parallèle, les informations sur d’autres lieux de la Zad circulent sur les talkie-walkies : la chèvrerie serait expulsée.

14h30 - Un habitant des Cent Noms, qui était sur le toit du hangar et a été descendu par les gendarmes nous informe qu’il ne reste que cinq personnes sur le toit. « Il y a énormément de policiers et gendarmes qui nous empêchent de rentrer dans le champ, indique-t-il. Ils ont évacué tout le monde sauf les dernières personnes sur le toit. Pour nous, cette expulsion est illégale, parce que nous sommes huit personnes s’étant signalées comme habitant sur ce lieu. C’est notre domicile principal depuis 5 ans. On ne s’attendait pas à être expulsés. On avait une inquiétude, mais on n’osait pas y croire. On a un projet agricole conséquent, crédible, on est soutenus. Sauf que ce projet agricole n’est pas déclaré comme projet individuel et ça ne plaît pas. Je dois dire mon émotion, mon incompréhension, c’est absolument scandaleux. Ils font une très grande erreur stratégique, ils ne savent pas ce qu’ils déclenchent. »

14h10 - Les gendarmes mobiles sont plus nombreux sur le toit, mais ne parviennent pas à défaire la grappe humaine qui occupe la pointe du toit. Ils tirent les corps au milieu des cris. Deux gendarmes viennent de tirer de force un occupant du toit. (...)

12h15 - Témoignage d’un soutien des habitants, présent sur la Zad depuis plusieurs semaines : « On se rassemble aux Cent Noms, une centaine de personnes sont là pour défendre le lieu. On ne comprend pas pourquoi ils veulent expulser ce lieu. Ici c’est plein de projets agricoles, il y a un potager énorme, des animaux, des poules, des moutons. C’est un des lieux que l’on pensait rentrer dans les critères de la préfecture. C’est un lieu qui fait vraiment consensus, aussi défendu par l’Acipa [l’association des riverains opposés à l’aéroport]. Les habitants des Cent Noms ont demandé les documents permettant l’expulsion aux gendarmes, ils ont refusé, disant que les documents étaient entre les mains de la préfète. Visiblement ils veulent raser la maison. Il y a un tractopelle non loin, des gendarmes dans les champs autour. » (...)