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Slate.fr
L’insupportable message sexiste diffusé par France 2
Quand la chaîne du service public donne carte blanche aux masculinistes et aux propos sexistes.
Article mis en ligne le 31 mars 2017

Imaginez un reportage qui recueille une parole sexiste, une parole qui intime aux femmes de rester à la maison et de se concentrer sur le foyer, tandis que les hommes peuvent et doivent se concentrer sur des activités d’extérieur, viriles et physiques. Une parole présentée comme un « mouvement », voir une tendance cool. Le tout, sans jamais donner la place à un sociologue ou un universitaire pour la déconstruire, ni même une parole critique. C’est ce qu’il s’est passé mercredi soir sur France 2 pendant le journal télévisé de David Pujadas à 20h.

Les femmes apprécieront.

La fin du patriarcat, vraiment ?

Le reportage commence mal avant même d’avoir commencé, en annonçant la fin du patriarcat, le présentateur David Pujadas l’introduit ainsi tout sourire, par ces mots :

« Le dossier de cette édition : “Faut-il réaffirmer la masculinité ?” La question peut sembler artificielle, de fait, un demi-siècle après les années 1960 et la fin du patriarcat, beaucoup d’hommes seraient en proie à un doute existentiel, au point que des stages sont désormais proposés, on appelle ça le mouvement viriliste. Il a commencé aux États-Unis, une partie de l’Eglise lui donne aujourd’hui un écho : sport, conférences, retraites... »

Magnifique, merci monsieur Pujadas, on apprend donc que le patriarcat est mort. Fini, les inégalités de salaire, les métiers féminisés moins payés, les 98% d’assistantes maternelles et de secrétaires, le CAC 40 et sa presque totalité de dirigeants masculins, les femmes virées parce qu’elles ont osé avoir un enfant, les 95% de femmes qui perdent leur emploi après avoir dénoncé du harcèlement sexuel, la répartition sexiste des tâches domestiques, les hommes qui prennent toute la couverture (80%) sur les unes des magazines et des journaux, les publicités représentant des femmes-objets (coucou Yves-Saint-Laurent), les stéréotypes genrés à l’école et la parole davantage donnée en classe aux garçons, les femmes absentes des manuels scolaires, le harcèlement de rue, les infrastructures sportives conçues en majorité pour les hommes, les 25% de femmes à l’Assemblée nationale, les 13% de femmes maires…

J’ai dû louper un truc ces derniers jours.

Les femmes faites pour la popote et les gosses (...)