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L’industrie du chocolat fait toujours travailler des enfants
Article mis en ligne le 22 octobre 2020

Il y a presque vingt ans, en 2001, les plus grandes marques de chocolat, parmi lesquelles Nestlé, Mars et Hershey, signaient un accord dans lequel elles s’engageaient à éliminer le travail des enfants sur les plantations de cacao. Malheureusement, un nouveau rapport révèle que des formes dangereuses de travail des enfants persistent au sein de leurs chaînes logistiques.

Cette nouvelle étude réalisée par l’Université de Chicago indique que plus des deux cinquièmes (43%) des enfants âgés entre 5 et 17 ans qui vivent au Ghana et en Côte d’Ivoire, les plus grands producteurs de cacao au monde, sont engagés dans des travaux périlleux. Cela consiste, entre autres, à utiliser des outils tranchants, à travailler la nuit ou à être exposé à des produits chimiques et dangereux. Au total, on estime que 1,5 million d’enfants travailleraient pour la production de cacao à travers le monde. La moitié d’entre eux grandissent au Ghana ou en Côte d’Ivoire.

Le récent rapport, commandé par le département du Travail des États-Unis, note que la proportion globale d’enfants travaillant dans le monde a grimpé de quatorze points de pourcentage cette dernière décennie. Parallèlement à cette augmentation, on remarque une hausse de 62% de la production de cacao sur cette même période.
Les géants du chocolat sont-ils coupables ?

Face à ce rapport accablant, le géant du chocolat américain Mars rappelle être contre le travail des enfants. Il s’engage à donner 1 milliard de dollars pour aider à réparer et améliorer l’actuelle chaîne logistique de l’industrie du cacao.

D’après Charity Ryerson, fondatrice de l’association militante américaine Corporate Accountability Lab, l’industrie du chocolat est coupable d’une « hypocrisie stupéfiante ». Si elle le voulait vraiment, cette industrie pourrait mettre fin au travail infantile dès demain, assure la militante.

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Louisa Cox, qui travaille pour la Fairtrade Foundation, estime que davantage d’aides devraient être déployées pour espérer mettre définitivement fin au travail des enfants dans l’industrie cacaoyère. Il faudrait notamment instaurer des financements sur le long terme, ainsi que des services de formation, tout en aidant les agriculteurs et les agricultrices à diversifier leur activité au-delà du cacao.

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