
Il montre d’abord que l’Union européenne ne peut pas être comparée aux États-Unis d’Amérique, et qu’elle ne deviendra jamais une puissance égale sur les plans politique et économique.
L’Europe manque en effet de ressources naturelles ; elle est composée de nations historiques distinctes qui interdisent de reconnaître l’existante d’un « peuple européen » comme il existe un « peuple étatsuniens » ; le développement capitaliste en Europe est inégal alors qu’il est homogène en Amérique du Nord.
Il n’y a pas d’identité européenne. En outre, l’Union européenne est atlantiste et impérialiste. La Grande-Bretagne certes, mais aussi les États de l’Europe continentale acceptent de donner un rôle central à l’OTAN. Pour certains pays de l’Union européenne (Pologne, pays baltes, Hongrie…), la protection de l’OTAN (des États-Unis) face à « l’ennemi russe » est plus importante que leur appartenance à l’Union européenne.
Il n’y a donc pas de politique extérieure et il ne peut y en avoir pour l’Union européenne et les pays qui la composent. Pour Samir Amin « un » projet européen est nécessaire. Mais le projet actuel d’Union européenne n’est pas viable, et on ne peut pas le transformer pour qu’il le devienne. Car la « construction » de l’Union européenne et celle de la zone euro ont été conçues pour bâtir la mondialisation néolibérale sur le continent. C’est-à-dire la construction d’un système assurant la domination exclusive du capitalisme des monopoles. (...)