
Plusieurs études se penchent actuellement sur la santé des agriculteurs français afin d’établir des comparaisons avec le reste de la population. Les travailleurs de la terre fument moins et se dépensent physiquement plus que les autres, étant ainsi moins sujets à certaines formes de cancers. Mais ils souffrent davantage que les autres de certaines tumeurs qui seraient, selon des spécialistes, attribuables aux pesticides. Les résultats des travaux, portés par l’Anses, confirmeront peut-être des études précédentes publiées en Europe et aux Etats-Unis et qui vont dans le sens d’un lien établi.
(...) L’étude AGRICAN (AGRIculture et CANcer) a débuté en 2005 et ne devrait pas aboutir avant 2020. 180 000 agriculteurs répartis à travers l’hexagone sont concernés et ainsi suivis par des scientifiques. Ces derniers ont pour but principal de déterminer les relations possibles entre l’exposition aux pesticides et l’apparition de certains cancers chez les agriculteurs. Un lien de cause à effet avait déjà été évoqué dans la conclusion de plusieurs études antérieures. A ce jour, les auteurs des travaux dans le cadre de l’AGRICAN ont mis en lumière une meilleure espérance de vie des agriculteurs par rapport au reste de la population, les intéressants étant moins sujets aux infarctus et aux maladies de type Parkinson ou Alzheimer. (...)
A l’échelle internationale, le lien a été trouvé entre les pesticides et certains cancers comme les cancers cérébraux ou les cancers du sang (leucémie, lymphome) ainsi que cancers de la prostate et autres cancers hormonaux-dépendants, mais les responsables d’AGRICAN affirment pour l’instant « ne pas disposer de données suffisantes sur les risques de cancer professionnel chez les agriculteurs français ». On sait tout de même que chez les agriculteurs de l’étude en cours 8,7% des hommes et 5,1% des femmes ont déclaré une intoxication à un pesticide. Près de la moitié de ces intoxications auraient entrainé une consultation chez un médecin.