A partir de jeudi en Belgique, un enfant atteint d’un mal incurable aura le droit de mourir. Ou plutôt, de mettre un terme à ses souffrances. Après les Pays-Bas, la Belgique sera le deuxième pays au monde à étendre le cadre légal autorisant l’euthanasie aux mineurs d’âge.
La seule différence, c’est qu’aux Pays-Bas cela ne concerne que les enfants de plus de 12 ans. En Belgique, il s’agit de tous les enfants. Ce texte est l’aboutissement d’un long débat, né lors de la légalisation de l’euthanasie pour les adultes en 2002.
Inimaginable en France : lors de la rédaction de cet article, les juristes interrogés sur la notion de « discernement » attaché aux mineurs dans la loi française se sont rétractés quand on leur a expliqué qu’il s’agissait d’un papier sur l’euthanasie, débat brûlant et ultrapolémique chez vous (je suis belge). Il a fallu ruser. (...)
En novembre, la proposition a déjà été votée par une large majorité. Il n’y a donc aucun doute que le projet de loi sera adopté jeudi, même s’il n’est pas du goût de tout le monde. Outre les formations centristes d’inspiration chrétienne et la hiérarchie catholique belge, certains pédiatres ont manifesté leur désaccord. Ils sont 39 à avoir signé une lettre ouverte destinée au président de la Chambre. Leur souhait ? Repousser le vote.
Le projet a déjà été adopté à une large majorité par le Sénat au mois de décembre, puis par la commission de la Justice de la Chambre des députés. (...)
Le père de ce projet de loi, c’est le sénateur Philippe Mahoux. Ce dernier a déclaré qu’il s’agit de « prendre en compte la souffrance des patients, quel que soit leur âge. Ce qui est scandaleux, c’est la maladie et la mort des enfants, pas la loi sur l’euthanasie ».
Le projet de loi belge se distingue de la loi néerlandaise en cela qu’il n’impose pas d’âge minimum. Il privilégie la notion de discernement. Car la maturité d’un enfant n’est pas toujours fonction de son âge. (...)