
Si nous vivons dans un écosystème numérique, comment l’école peut-elle contribuer à diffuser les connaissances et la culture utiles aux futurs citoyens pour déconstruire une mythologie et développer les communs indispensables à une vie civique démocratique ?
Lors de la journée professionnelle des professeurs-documentalistes d’Ile de France[1], Hervé Le Crosnier[2] s’est interrogé, lors d’une conférence, sur le lien entre la culture numérique et les valeurs humanistes.
Il a voulu d’abord faire percevoir à son auditoire que nous n’étions pas, avec le numérique, face à un artefact technologique supplémentaire, mais plongés dans un nouvel écosystème. Il a proposé, par exemple, de comparer capacité à nommer des marques représentées par leur logo (les marques des majors numériques, le GAFAN), et capacité à nommer des plantes représentées par leur feuille. Il ne fait pas de doute que 100% du public reconnaît les premières, ce qui n’est pas le cas des secondes. Plus tard, il a de même fait observer que l’Etat le plus peuplé du monde est aujourd’hui Facebook, avec son milliard et demi d’abonnés, à qui il offre un passeport pour accéder à l’ensemble de ses services.
Il a attiré l’attention sur un certain nombre de questionnements à propos de ce nouvel écosystème. Nous en retiendrons seulement quelques-uns dans ce billet. (...)