Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
actu.environnement
L’avenir de l’humanité passe par la restauration de l’humus des sols
Article mis en ligne le 6 décembre 2012
dernière modification le 3 décembre 2012

Ecosystèmes vitaux et rares soumis aux pressions humaines, les sols font l’objet d’usages concurrentiels. Leur gestion est un enjeu de société majeur, leur préservation est indispensable aux équilibres écologiques et à la biodiversité.

(...) Les sols, souvent piétinés dans l’indifférence, sont un milieu complexe constitué au cours de phases géologiques très longues. Peau fragile de la terre, ils respirent à l’échelle des millénaires grâce aux vers fouisseurs qui la travaillent et l’aèrent sans relâche.

Mais l’homme n’a besoin que de quelques années pour les détruire. Ainsi, il faut 10.000 ans pour former 1 mètre de sol. Ressource non renouvelable, les sols sont artificialisés en France au rythme de 200 hectares par jour, soit l’équivalent d’un département tous les cinq ans.

Longtemps, les experts l’ont considéré comme un substrat plutôt que comme un écosystème. Or les sols s’autorégulent grâce à leurs bactéries et leurs champignons, qui organisent le transport des nutriments et maintiennent l’équilibre entre carbone et azote. (...)

La croûte terrestre n’est autre qu’un extraordinaire complexe organo-minéral, amalgame de micro-organismes et de minéraux, au sein duquel les informations circulent, transmises par les champignons et les bactéries : "8 tonnes de poids vif de vie par hectares sur les 30 premiers centimètres", s’émerveille le professeur Daniel Nahon, spécialiste des sols et auteur de L’épuisement de la terre (Odile Jacob, 2008), à l’occasion d’un colloque sur l’usage des sols organisé par Orée à Paris le 16 novembre. (...)

Les 605 millions d’hectares de sols encore disponibles suffiront-ils à nourrir l’humanité pendant des siècles, sur une planète qui enregistre actuellement 2 millions de naissances par semaine ?

Pour Gilles Bœuf, président du Muséum d’Histoire naturelle, plutôt que de continuer à consommer de l’espace, il faut garder ces terres en réserve et n’utiliser que les sols déjà occupés en optimisant les rendements et en réduisant la part de l’élevage bovin – la planète compte 1 milliard de vaches.

La bonne nouvelle, c’est qu’un sol peut être restauré, comme l’a montré une expérience de plantations de théiers dans la province du Tamil Nadu, en Inde. Et que des techniques de non labeur se diffusent en Amérique du Nord et en Australie, qui permettent de ménager les sols et d’obtenir des rendements à la hausse.


L’agriculture urbaine
, pratiquée dans de nombreuses villes, est une autre piste, pour créer des espaces tampons voués à l’agriculture autour des villes, voire dans les quartiers. (...)

Président du rapport très documenté du Centre d’analyse stratégique sur les aides publiques dommageables à la biodiversité paru en octobre dernier, Guillaume Sainteny diagnostique parmi les causes majeures de l’extension des surfaces artificialisées l’extension des zones commerciales et artisanales aux entrées de villes.

Le rapport pointe une série d’outils qu’il suffirait d’activer : une taxe sur les surfaces commerciales et une réforme de la fiscalité urbaine, afin de rendre obligatoires des leviers tels que le versement pour sous-densité, qui, pour le moment, sont facultatifs.